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Chercher pour créer

La revue étudiante aparté/arts vivants se penche sur la recherche-création en arts de la scène.

Par Claude Gauvreau

26 mai 2014 à 9 h 05

Mis à jour le 17 septembre 2014 à 19 h 09

Photo
Dans les plis, chorégraphie et interprétation de Sarah Dell’Ava, 2011-2012.

 

La recherche-création traverse l’ensemble des disciplines artistiques, mais revêt des formes particulières dans chacune d’elles. Qu’en est-il dans le domaine des arts de la scène ? Cette question et bien d’autres font l’objet du troisième numéro de la revue aparté|arts vivants, qui sera lancé le 29 mai prochain au Monument National, dans le cadre du Festival d’arts vivants (OFFTA).

Bénéficiant de l’appui de l’École supérieure de théâtre, aparté|arts vivants est réalisée par des étudiants des cycles supérieurs de la Faculté des arts. Dédiée aux arts de la scène – théâtre, danse, performance –, la revue a pris la relève, il y a trois ans, des anciens Cahiers de la maîtrise de l’École supérieure de théâtre. «Nous voulions combler un manque. Les publications dans ce domaine sont peu nombreuse et rares sont celles qui accordent une place à la recherche-création et sont ouvertes aux contributions des étudiants, dit Véronique Hudon, étudiante au doctorat en études et pratiques des arts et rédactrice en chef d’aparté|arts vivants. Nous souhaitons que notre revue soit un lieu de réflexions et de questionnements, qu’elle donne la parole aux chercheurs et aux créateurs et qu’elle serve à établir des ponts entre eux.»

Entre doute et inventivité

Le dernier numéro d’aparté|arts vivants propose un dossier thématique, «Doute et inventivité: récits de recherche-création pour une scène indéterminée», dirigé par Jean-Paul Quéinnec,professeur à l’Université du Québec à Chicoutimi et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la dramaturgie sonore au théâtre. Les textes sélectionnés de chercheurs et de créateurs – dramaturge, metteur en scène, chorégraphe – témoignent de la spécificité et de la diversité des activités de création en arts vivants et abordent les innovations artistiques, méthodologiques et pédagogiques auxquelles contribue la recherche-création.

Selon Véronique Hudon, la recherche-création est une pratique en émergence qui permet aux créateurs de réfléchir sur leur propre pratique et d’expérimenter de nouvelles manières de faire. «Elle n’est pas encore pleinement reconnue dans le champ universitaire et certains dans le milieu culturel entretiennent des préjugés à son endroit, dit-elle.Les modes de production actuels en arts de la scène ne laissent pas beaucoup de place à la réflexion. Quelqu’un comme David Lavoie, membre de la direction du Festival de théâtre Transamériques, reconnaît qu’il faut aménager du temps pour que les artistes questionnent leur pratique et le processus de création en général. Une nouvelle figure est même apparue, celle du conseiller dramaturgique, qui occupe une position de chercheur dans une équipe de production en théâtre ou en danse. Il assiste aux répétitions et dialogue avec le metteur en scène.»

Les recherches sur les traces matérielles et les archives des œuvres – notes de scène, cahiers de régie, travail de répétition, directives concernant la gestuelle ou les décors – jouent aussi un rôle important dans le monde des arts vivants. «Elles permettent non seulement de mieux comprendre la nature du travail d’un metteur en scène ou d’un chorégraphe ainsi que les différentes étapes conduisant à la création d’un spectacle achevé, mais aussi d’assurer la pérennité des œuvres et de conserver leur mémoire, contribuant ainsi à construire un patrimoine collectif», observe la doctorante.

Une soirée discussion

La soirée de lancement du numéro d’aparté|arts vivants débutera par un débat sur le thème «Chercher pour créer». Diverses questions seront abordées: Qu’est-ce que la recherche peut apporter à la création? Comment faire de la recherche dans un contexte de création collective? De quelles manières les champs universitaires et culturels peuvent-ils s’influencer mutuellement?

Le débat réunira des acteurs du milieu universitaire et du milieu culturel: Jean-Paul Quéinnec, Dena Davida, cofondatrice de Tangente et chargée de cours à la Faculté des arts, Sylvie Fortin, professeure au Département de danse, Louis-Patrick Leroux, professeur au Département d’études françaises de l’université Concordia, Miriam Ginestrier, directrice artistique et générale du Studio 303, Sara Fauteux, dramaturge et critique de théâtre, et Anne-Marie Ouellet, comédienne, auteure et metteuse en scène.