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De l’amour et du soutien scolaire

Marie-Lyne Brunet, la lauréate 2014 du prix Reconnaissance de la Faculté des sciences de l’éducation a un but: aider les enfants de familles défavorisées à réussir.

Par Pierre-Etienne Caza

7 avril 2014 à 11 h 04

Mis à jour le 7 juin 2022 à 12 h 14

Sept diplômés de l’UQAM seront honorés à l’occasion du Gala Reconnaissance 2014 pour leur cheminement exemplaire et leur engagement. Ce texte est le premier d’une série de sept articles présentant les lauréats.

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Marie-Lyne Brunet. Photo: Nathalie St-Pierre

Un coup de cœur pour les enfants d’un quartier. C’est ce qu’a vécu Marie-Lyne Brunet (B. Ed. éducation préscolaire et enseignement primaire, 2004) lorsqu’elle s’est installée dans Hochelaga-Maisonneuve au début de ses études universitaires. «La sincérité des enfants, leur ouverture à recevoir de l’aide et leur besoin d’amour infini m’ont conquise», se rappelle la directrice générale de Je Passe Partout, un organisme communautaire qui a su tisser des liens serrés avec les enfants et les familles de ce quartier parmi les plus défavorisés de Montréal.

La jeune femme étudiait à l’époque pour devenir enseignante. «J’ai effectué des stages et j’ai aimé l’expérience, mais je voulais faire plus que cela, dit-elle. À cause de la rigidité du milieu scolaire, j’aurais passé mes soirées au téléphone avec les parents pour venir en aide aux enfants les plus démunis de ma classe!»

Voilà pourquoi elle a postulé en 2003 pour un emploi d’intervenante chez Je Passe Partout. «Notre mission est d’aider les jeunes du quartier à échapper à la pauvreté en favorisant la réussite scolaire au moyen d’un service d’aide aux devoirs à l’école, mais aussi grâce à des visites à domicile, explique-t-elle. Les parents – parfois analphabètes, allophones ou eux-mêmes décrocheurs – ont besoin de notre soutien au moment de la période d’étude à la maison pour organiser une routine scolaire bénéfique pour leurs enfants. Nous leur démontrons l’importance de leur implication.»

Au sein des familles, elle a pris conscience de l’impact que peut avoir un mot griffonné par une enseignante à propos du comportement ou des résultats scolaires d’un élève. «Nous aidons les parents à établir une bonne relation avec les enseignantes, dit-elle. À ce titre, nous agissons un peu comme des médiateurs entre la famille et l’école.»

C’est à Marie-Lyne Brunet, qui a ensuite occupé les postes de coordonnatrice et de relationniste,  que l’on a confié la tâche de mener à bien un projet-pilote, en 2006, afin d’inclure l’école secondaire du quartier dans le projet. Aujourd’hui, Je Passe Partout rejoint annuellement 450 enfants de 4 à 17 ans (et leurs parents) dans six écoles primaires, une école secondaire et un organisme communautaire de pédiatrie sociale, le Garage à musique (affilié à la Fondation du Dr Julien). «Nous avons conclu récemment une entente de partenariat avec le YMCA», ajoute celle qui a été nommé directrice générale en août 2011.

Il ne se passe pas une semaine sans que la directrice générale ne reçoive un appel d’un CLSC à la recherche de services semblables à ceux offerts par Je Passe Partout. «L’aide aux devoirs traditionnelle ne convient pas aux enfants qui ont des difficultés d’apprentissage ou des problèmes de comportement. Il y a un besoin pour un accompagnement plus soutenu, explique-t-elle. C’est pourquoi nous avons aidé une douzaine de groupes communautaires à se développer à travers le Québec en leur offrant nos outils qu’ils adaptent ensuite à leur guise.»

Mère de deux filles âgées de 4 et 9 ans, Marie-Lyne Brunet habite toujours le quartier. «Mon aînée, qui m’accompagne au travail depuis qu’elle sait marcher, est consciente que certains enfants ont besoin de soutien scolaire et qu’ils ne réussissent pas aussi facilement qu’elle. Elle me dit souvent: “Une chance que Je Passe Partout est là pour les aider!”»