
Les habitudes de transport de la communauté universitaire ont-elles changé depuis une dizaine d’années? C’est ce que souhaitent vérifier le professeur Ugo Lachapelle, du Département d’études urbaines et touristiques, et la conseillère en développement durable Cynthia Philippe, du Service de la prévention et de la sécurité, qui pilotent une enquête sur le sujet dès le 31 mars. «Nous souhaitons comprendre les manières de se déplacer des étudiants et employés et les comparer avec les données recueillies lors d’une étude similaire menée en 2006», note Ugo Lachapelle. Ce nouveau coup de sonde est réalisé avec l’aide de Laurence Pilon-Marien, agente de recherche et de planification au Service de planification académique et de recherche institutionnelle (SPARI).
Déplacements maison-UQAM
L’enquête de 2006 avait été menée auprès de 2974 participants parmi les employés et les étudiants de l’UQAM. Le mode de transport principal était le transport en commun pour 68 % des répondants. À ce nombre s’ajoutaient 14 % de gens qui employaient une combinaison de modes de transport incluant le transport en commun. Les étudiants à temps plein étaient 75 % à utiliser le transport en commun, tandis que chez les professeurs, ce pourcentage chutait à 54 %.
«L’emplacement géographique de l’UQAM facilite depuis sa création l’utilisation du transport en commun. C’est pourquoi je ne m’attends pas à ce que la proportion d’usagers du transport en commun soit plus élevée en 2014 qu’en 2006, note Ugo Lachapelle. En revanche, ce serait une bonne nouvelle que le nombre d’usagers des transports actifs, comme la marche et le vélo, ait augmenté, car ce n’était pas significatif à l’époque comme mode de déplacement. Or, non seulement la marche et le vélo sont bons pour la santé, mais c’est aussi bénéfique pour le réseau du métro, saturé aux heures de pointe.»
Des étudiants du cours «Transport et mutations urbaines», donné par le professeur Lachapelle dans le cadre de la maîtrise en études urbaines, ont documenté les changements survenus depuis huit ans qui pourraient avoir un impact sur les habitudes de transport et ont développé une première ébauche du questionnaire de 2014. Parmi ceux-ci, on note le parachèvement du Complexe des sciences de l’UQAM, l’amélioration du réseau de pistes cyclables – en particulier l’axe Maisonneuve –, l’inauguration du métro de Laval, l’ouverture de la Grande Bibliothèque et la création du système de vélo en libre-service BIXI. «Sur le plan politique, il y a eu l’adoption en 2008 du Plan de transport de la Ville de Montréal et, en 2012, du Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD) de la Communauté métropolitaine de Montréal, en plus de la présentation d’une Stratégie nationale de mobilité durable par le ministère des Transports en février dernier», ajoute le chercheur.
L’enquête, qui s’échelonnera sur un mois, permettra de savoir à quelle distance résident les gens qui étudient ou travaillent à l’UQAM. «En 2006, un tiers des employés et étudiants habitaient à moins de 5 kilomètres de l’université, révèle Ugo Lachapelle. On pourrait s’attendre à ce que cette proportion soit plus faible, à cause, notamment, d’une hausse du coût des logements près du centre-ville et de l’implantation du métro à Laval.»
Lors de l’enquête de 2006, près du tiers des employés et étudiants affirmaient qu’ils seraient plus enclins à venir à l’université en vélo si les services étaient améliorés. «Nous avons été proactifs à ce chapitre, note Cynthia Philippe. Nous avons augmenté le nombre de supports à vélo de 506 à 823. De ce nombre, il y a 79 supports situés à l’intérieur aux stationnements Sanguinet, Christin et St-Urbain. Un compresseur d’air est à la disposition des cyclistes à chaque emplacement. Des douches sont également disponibles gratuitement au Complexe des sciences et sur abonnement au Centre sportif. Enfin, on a installé l’atelier de réparation BQAM en 2009 au Complexe des sciences.» En ce qui concerne les supports à vélo, l’offre ne suffit toujours pas, car la demande est très forte aux heures de pointe, précise la conseillère. «Nous avons toutefois bon espoir de pouvoir en offrir davantage aux cyclistes dans un proche avenir.»
Déplacements dans le quartier
L’enquête de 2014 veut également sonder les étudiants et employés de l’UQAM à propos de leurs déplacements durant la journée. «L’université est un partenaire précieux du Quartier latin et du Quartier des spectacles, explique Ugo Lachapelle. Nous souhaitons documenter la fréquentation par la communauté universitaire des magasins et services du quartier.» L’enquête inclut entre autres des questions sur la fréquentation de la Grande Bibliothèque et sur l’utilisation du BIXI.
Cette recherche aidera également l’agence et les sociétés de transport de la région en complétant les données existantes sur les déplacements vers l’UQAM et en sondant les participants quant aux améliorations de service les plus désirables.
Un appel à la participation
C’est le SPARI qui s’occupe de l’envoi du questionnaire par le courriel institutionnel et le courriel étudiant ainsi que de la compilation des données. «Nous visons un échantillon de 3000 répondants, précise Ugo Lachapelle. Plus nous aurons de réponses, plus notre analyse sera fine.» Des prix, gracieusetés de l’Agence métropolitaine de transport (AMT) et de la Coop UQAM, partenaires de l’aventure, seront tirés parmi les participants.