Une vingtaine d’étudiants à la maîtrise et au doctorat en sciences de l’environnement ont suivi un cours crédité au cœur de l’Amazonie brésilienne, en août dernier. Offert tous les deux ans, ce cours intensif de deux semaines, mieux connu sous le nom Uqamazone, en était à sa 10e édition. Il était donné par Marc Lucotte, professeur au Département des sciences de la Terre et de l’atmosphère, Stéphane Tremblay, étudiant au doctorat en sciences de l’environnement, ainsi que trois professeurs d’universités brésiliennes.
L’objectif du cours, auquel participaient également une dizaine de doctorants brésiliens, consistait à dresser un portrait global des problèmes sociaux et environnementaux de la plus vaste forêt tropicale du monde, en étudiant le fonctionnement des écosystèmes et en observant l’impact des activités humaines sur cet environnement. «Pour comprendre l’Amazonie et son immense territoire, il faut tenir compte de nombreux facteurs – les ressources naturelles, l’économie, la biologie, les politiques gouvernementales, la mondialisation», souligne Martine Gariépy, étudiante à la maîtrise en sciences de l’environnement, qui a participé au cours.
Rencontres et excursions
Durant ces deux semaines, les étudiants ont notamment rencontré des populations locales d’agriculteurs et de pêcheurs, exploré des forêts et effectué des excursions à pied ou par bateau, tant en milieu rural – dans les vallées de la rivière Tapajós et du fleuve Amazone –, qu’urbain. «À Santarém, une petite ville où tout le monde se déplace par bateau, des pêcheurs sur pilotis nous ont expliqué leur plan de pêche durable visant à préserver les ressources», raconte Martine Gariépy.
En plus des activités sur le terrain, les étudiants ont rencontré des représentants d’entreprises, d’organismes gouvernementaux et environnementaux présents en Amazonie.
Déforestation
La question de la déforestation a été au centre des discussions. Plus du cinquième de la forêt amazonienne a déjà été détruit, notamment en raison de la culture massive de soja, de l’élevage bovin, de la relocalisation de paysans et de l’exploitation forestière illégale.
L’an dernier seulement, près de 6 000 km2 ont été éliminés, une superficie 12 fois plus grande que celle de l’île de Montréal. «Heureusement, la pression internationale a forcé le Brésil à revoir ses politiques de développement dans une perspective plus durable, mentionne l’étudiante. On commence à voir des initiatives de reboisement intelligent, des programmes de développement durable mieux structurés et des actions plus concertées sur le terrain.»
Préparatifs intenses
Pour défrayer les coûts du bateau, du billet d’avion et de la nourriture, les étudiants devaient amasser 48 000 dollars. «Pendant près d’un an, nous avons organisé des activités de financement, explique Martine Gariépy. Tout le monde a mis la main à la pâte, ce qui a créé une dynamique de groupe très particulière. Cette expérience aura été bénéfique, tant sur le plan académique qu’humain.»