L’Université a rendu hommage le 16 novembre dernier à Bernard Landry, professeur au Département de stratégie, responsabilité sociale et environnementale, en lui attribuant la Médaille de l’UQAM, sur la recommandation de son École des sciences de la gestion. Un geste qui reconnaît l’engagement de l’ancien premier ministre et penseur du Québec moderne dans le développement et la défense des intérêts québécois, de même que dans l’avancement de l’UQAM par la formation de plusieurs générations d’étudiants. La Médaille de l’UQAM est attribuée à des personnes en reconnaissance de leur contribution remarquable à la société et au rayonnement de l’Université, tant sur le plan local qu’international.
Participer aux débats
Né en 1937 à Saint-Jacques de Montcalm, Bernard Landry a obtenu une licence en droit de l’Université de Montréal et a été admis au Barreau du Québec en 1965. Pendant ses études, il a fondé et présidé l’Association générale des étudiants de l’Université de Montréal et a participé activement aux grands débats de la Révolution tranquille. Il a alors mené de nombreuses batailles, notamment pour la création d’un ministère de l’Éducation et d’un régime de bourses.
Son entrée dans la sphère politique remonte à 1964, alors que René Lévesque, à l’époque ministre libéral des Richesses naturelles, l’a invité à rejoindre son ministère et l’a encouragé à parfaire sa formation en France. Diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris, en 1967, il a fondé et présidé l’Association générale des étudiants québécois en France.
Bernard Landry est revenu au Québec en 1967 et s’est joint au Parti québécois en 1968. Membre de l’exécutif de ce parti à compter de 1974, il a été élu député de la circonscription de Fabre en 1976. René Lévesque l’a nommé ministre d’État au Développement économique en 1977. Il a publié, en 1979, «Bâtir le Québec», un énoncé de politique économique, en vue de la préparation du référendum de 1980.
Professeur admiré
C’est en 1986 que Bernard Landry entame une carrière de professeur à l’École des sciences de la gestion. Son expérience à titre de ministre sur la scène internationale, sa connaissance intime des mécanismes économiques internationaux et ses qualités d’orateur en ont fait un professeur admiré par ses étudiants. Au cours de cette période, il a contribué à la création de la Chaire de recherche sur la mondialisation des marchés de l’agro-alimentaire, dont il est devenu le premier titulaire.
Toujours engagé politiquement, il a occupé le poste de vice-président du Parti québécois de 1989 à 1994. Il a participé activement au référendum de 1995 et a été nommé vice-premier ministre par Jacques Parizeau au cours de la même année. Au sein du gouvernement de Lucien Bouchard, il a occupé les fonctions de vice-premier ministre, vice-président du Conseil exécutif, ministre d’État à l’Économie et aux Finances, ministre de l’Industrie, du Commerce, de la Science et de la Technologie, et enfin, en 1999, ministre du Revenu.
En 2001, à la suite du départ de Lucien Bouchard, Bernard Landry est devenu chef du Parti québécois et premier ministre. Il a signé l’année suivante l’entente La Paix des Braves avec les Cris du Québec, suivie, quelques mois plus tard, d’une autre avec les Inuits du Grand Nord, deux accords qui rapprochent le gouvernement et ses communautés autochtones. Il a aussi publié en 2002 le recueil de textes La cause du Québec. Réélu, il est devenu chef de l’opposition officielle en 2003 et a quitté la vie politique en 2005 pour se consacrer à sa carrière de professeur à l’École des sciences de la gestion.
Bernard Landry a notamment obtenu le grade de Grand Croix de l’Ordre de la Pléiade en 2002, le titre de Commandeur de la Légion d’honneur en 2004, le prix Louis-Joseph-Papineau en 2005, le titre de Patriote de l’année en 2006 et le rang de Grand Officier de l’Ordre national du Québec en 2008.
«Tout au long de sa carrière, Bernard Landry a contribué à bâtir un Québec moderne, ouvert sur le monde, et à le positionner dans la nouvelle économie du savoir et dans le virage technologique», a souligné le doyen de l’École des sciences de la gestion, Stéphane Pallage, qui a fait l’éloge de Bernard Landry.