
La Semaine québécoise des personnes handicapées, qui se déroule 1er au 7 juin, offre une belle occasion pour faire le point sur l’intégration des personnes en situation de handicap à l’UQAM. «Chaque organisation de plus de 100 employés est tenue de réaliser un portrait de ses effectifs et de le transmettre à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, qui en fait l’analyse et qui détermine en vertu des programmes d’accès à l’égalité si ceux-ci sont représentatifs de la diversité de la main-d’œuvre», explique Anik Landry, agente de recherche et de planification au Vice-rectorat à la vie universitaire.
Les programmes d’accès à l’égalité visent les femmes, les autochtones, les minorités visibles et ethniques ainsi que les personnes handicapées. «Les objectifs à atteindre sont établis en fonction de la proportion du groupe cible dans la population active de la région où se situe l’organisation», précise Anik Landry.
À l’UQAM, l’embauche des femmes a fait des pas de géant dans les dernières années, note l’agente de recherche, et les minorités visibles et ethniques prennent de plus en plus leur place. «C’est plus difficile pour les autochtones, mais les cibles ne sont pas très élevées pour ce groupe à Montréal. Quant aux personnes handicapées, nous avons fait un bon bout de chemin avec les handicaps visibles, mais il faut encore faire tomber des tabous à propos des handicaps non visibles, comme le fait si bien Georges Huard, technicien en informatique au Centre pour l’étude et la simulation du climat à l’échelle régionale, qui est atteint du syndrome d’Asperger.»
Très peu d’organisations parviennent à atteindre les cibles fixées par la Commission des droits de la personne, précise Anik Landry. C’est pourquoi il faut poursuivre le travail de sensibilisation et d’éducation.
En février dernier, une équipe de l’UQAM a disputé un match amical de hockey face aux Hiboux de Montréal, une équipe de non-voyants. L’adaptation des règlements pour permettre aux non-voyants de jouer au hockey est une métaphore parfaite de ce qui doit être fait en milieu de travail, souligne Anik Landry. «Si on adapte correctement leur environnement de travail, ces personnes peuvent être fonctionnelles, bien s’intégrer et compter parmi les meilleurs employés.»
Pour sensibiliser davantage les conseillères en ressources humaines, l’UQAM fait appel aux services de la Commission des droits de la personne, qui organise des formations à propos de l’embauche de personnes handicapées. «Ces formations sont utiles dans l’éventualité où un candidat serait handicapé, mais aussi dans celle où un membre du personnel le deviendrait, ce qui peut arriver après un accident ou une maladie. L’employeur a une obligation d’accommodement raisonnable advenant ces cas de figure», note Anik Landry.
Un projet-pilote visant l’embauche aux Services à la vie étudiante (SVE) d’une personne en situation de handicap à titre de commis fait partie des projets en cours, en collaboration avec le SEUQAM. «Ce projet permettra de savoir ce qui doit être pris en compte et mis en place pour assurer la réussite lors de l’embauche d’un employé ayant un handicap, explique Anik Landry. Nous allons documenter le processus de A à Z: affichage du poste, recrutement, sélection, embauche, intégration, adaptation au milieu, organisation du travail et supervision, formation, évaluation du rendement, suivi et assistance lors des difficultés, évaluation des impacts sur les collègues et la communauté desservie, etc.»
Les données recueillies dans le cadre de ce projet-pilote serviront ensuite à sensibiliser les gestionnaires. On souhaite qu’ils s’ouvrent à l’idée qu’il ‘est tout à fait possible d’embaucher un employé avec un handicap si on met en place les outils nécessaires en appui. «Avec les programmes d’accès à l’égalité, on ne fait pas de fleur aux personnes embauchées, tient à rappeler Anik Landry. Elles doivent avant toute chose être compétentes dans les postes qu’elles occupent.»
Un prix pour un parcours inspirant
L’UQAM collabore avec le Comité d’adaptation de la main-d’œuvre (CAMO) pour personnes handicapées, un organisme national dont la mission est de favoriser l’accès à la formation et à l’emploi des personnes handicapées. Le CAMO a organisé un Réseau des entreprises pour l’intégration des personnes handicapées, auquel participent une cinquantaine d’organisations, incluant l’UQAM. «Treize de ces partenaires se sont regroupés et ont créé une bourse, remise les deux premières années à des personnes handicapées qui souhaitaient démarrer une entreprise», explique Anik Landry.
Cette année, le regroupement a décidé de créer le prix “Mon parcours! Ma carrière!”, qui vise à mettre en valeur le parcours inspirant d’un collègue de travail en situation de handicap. Le finaliste pour l’UQAM est Sylvain Le May, conseiller à l’accueil et à l’intégration, responsable de l’accueil et du soutien aux étudiants en situation de handicap aux Services à la vie étudiante. «Sylvain effectue un boulot formidable et il est très apprécié par ses collègues», souligne Anik Landry.
Tout ce qu’un employeur souhaite, rappelle-t-elle, c’est que l’employé embauché soit compétent dans sa tâche. «S’il apporte encore plus, c’est un bonus et nous souhaitions le souligner par la candidature de Sylvain Le May pour ce prix, qui sera remis le 4 juin lors d’un coquetel qui se tiendra à l’Université de Montréal.»