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Étudier le cerveau pour mieux enseigner

Spécialiste de la neuroéducation, Steve Masson est le colauréat 2013 du prix Pat Clifford.

9 octobre 2013 à 11 h 10

Mis à jour le 7 juin 2022 à 12 h 15

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Le professeur Steve Masson.

Steve Masson, professeur au Département de didactique, est l’un des deux lauréats 2013 du prix Pat Clifford, décerné par l’Association canadienne d’éducation (ACE) à un chercheur en début de carrière. Il a reçu cette distinction pour ses travaux combinant la neuroscience et l’éducation. Domaine de recherche émergent, la neuroéducation a pour objectif de mieux comprendre les problèmes éducatifs afin de donner des pistes aux professeurs sur les méthodes d’enseignement les plus compatibles avec le fonctionnement du cerveau.  

Président de l’organisme Neuroéducation Québec et membre de l’Équipe de recherche en éducation scientifique et technologique (EREST), le jeune professeur fait partie de ces scientifiques qui, à l’aide de techniques telles que l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf), étudient ce qui se passe dans le cerveau pendant l’apprentissage. Dans le cadre du programme Établissement de nouveaux professeurs-chercheurs du Fonds de recherche du Québec-Société et culture, il a reçu une subvention pour un projet intitulé «Les difficultés conceptuelles des élèves en sciences sont-elles associées à une sous-activation des régions cérébrales liées à l’inhibition?».

Steve Masson a axé ses recherches dans ce domaine parce qu’il avait observé, quand il enseignait les sciences au secondaire, qu’il était difficile de changer les idées préconçues de ses élèves. Dans le cadre de sa recherche doctorale, il avait comparé l’activité cérébrale d’un groupe d’experts en sciences à celle d’un groupe de novices pendant qu’ils répondaient à des questions de physique et avait évalué l’activité de leurs neurones à l’aide de l’IRMf. Les résultats ont révélé que les experts réussissaient à mobiliser deux réseaux de neurones en parallèle, le premier lié à une conception spontanée inappropriée et l’autre permettant d’inhiber cette même conception.

Les progrès accomplis en neuroéducation pourraient permettre aux élèves de disposer d’outils qui les aideront à changer leurs idées préconçues. «Un élément fondamental de mes recherches consiste à faire prendre conscience aux enseignants que leurs méthodes pédagogiques peuvent se répercuter directement sur la modulation du cerveau de leurs élèves», affirme le chercheur qui, avec plusieurs collègues de son département, pilote la revue Neuroéducation.

La remise officielle du prix Pat Clifford  2013 aura lieu lors de la conférence de l’ACE à Calgary, le 21 octobre prochain. Steve Masson sera présent et partagera les résultats de ses recherches.

Fondée en 1891, l’ACE est un réseau d’éducateurs qui se consacrent à l’avancement des idées en éducation publique.