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Retarder le vieillissement, c’est payant

Pierre-Carl Michaud cosigne un article dans la revue américaine Health Affairs.

24 octobre 2013 à 12 h 10

Mis à jour le 17 septembre 2014 à 19 h 09

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Retarder le vieillissement pourrait hausser l’espérance de vie de 2,2 années supplémentaires, pour la plupart en bonne santé. Photo: Istock

Le professeur Pierre-Carl Michaud, du Département des sciences économiques, a cosigné un article sur l’impact du retardement du vieillissement sur le système de santé aux Etats-Unis paru dans la revue américaine Health Affairs. Publié en collaboration avec des chercheurs états-uniens, cet article a été rendu public lors d’un événement tenu au National Press Club de Washington au début du mois d’octobre.

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Pierre-Carl Michaud. Photo: Émilie Tournevache

Selon les chercheurs, des percées scientifiques récentes suggèrent que le ralentissement du processus de vieillissement (aussi appelé sénescence) est désormais un objectif atteignable. Pourtant, la majorité de la recherche médicale reste axée sur le combat contre les maladies individuelles, telles que le cancer et les maladies cardiaques.

À l’aide du Future Elderly Model – un modèle de micro simulation des dépenses et de l’état de santé futurs des Américains – les chercheurs ont comparé des scénarios optimistes portant sur l’évolution de «maladies spécifiques» à un scénario hypothétique de «retardement du vieillissement». Ils ont analysé l’impact de ces scénarios sur la longévité, l’invalidité et le coût des principaux programmes de transferts aux individus. Retarder le vieillissement pourrait hausser l’espérance de vie de 2,2 années supplémentaires, pour la plupart en bonne santé. Sur une période de 50 ans, l’étude estime à 7 100 milliards $US le bénéfice économique de retarder ainsi le vieillissement. 

Par contraste, éliminer séparément les maladies cardiaques et le cancer entraînerait des améliorations décroissantes de la santé et de la longévité d’ici 2060, en raison surtout de risques concurrents pour la santé. Retarder le vieillissement accroîtrait significativement les dépenses des programmes de transferts, surtout celles de la Sécurité sociale. Toutefois, ces changements pourraient être compensés en haussant l’âge d’admissibilité à Medicare et l’âge normal de la retraite de la Sécurité sociale. Dans l’ensemble, des investissements accrus dans la recherche visant à retarder le vieillissement apparaissent comme une avenue hautement efficace, au sens économique, afin de retarder la maladie, allonger la vie et améliorer la santé publique.