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Outiller les élèves dans l’apprentissage de la lecture

Pour sa thèse de doctorat, Catherine Croisetière concevra un outil qui dressera un profil détaillé des forces et des faiblesses des élèves en compréhension de lecture.

Par Jean-François Ducharme

20 janvier 2013 à 0 h 01

Mis à jour le 17 septembre 2014 à 19 h 09

Les yeux de Catherine Croisetière s’illuminent lorsqu’elle parle de sa thèse doctorale. L’étudiante au doctorat en éducation concevra un outil qui dressera un profil détaillé des forces et des faiblesses des élèves en compréhension de lecture. «Cet outil, divisé en plusieurs sous-sections, ciblera précisément les aspects que les élèves devront améliorer, explique-t-elle. En plus d’orienter le travail des orthopédagogues et des enseignants, l’outil changera la perception qu’ont les élèves de leurs propres difficultés. Au lieu de se dire simplement qu’ils ne sont pas bons en lecture, les élèves vont réaliser qu’ils ont des forces dans plusieurs domaines et qu’ils devront travailler seulement sur certains aspects ciblés.»

La jeune chercheuse n’en est pas à ses premières expériences en enseignement de la lecture. Depuis le baccalauréat, elle a eu la chance de tester diverses approches novatrices auprès d’élèves du primaire et d’en constater directement les retombées positives. «Ces approches sont fondées sur un enseignement explicite des stratégies de lecture  – par exemple résumer les idées principales d’un texte, souligner les éléments importants ou verbaliser ce que l’on apprend, affirme-t-elle. Grâce à ces stratégies, certains élèves ont amélioré leurs résultats scolaires de 20%!»

Parmi ces approches adaptées aux élèves de la maternelle à la 6e année, plusieurs ont été créées grâce à l’expertise de professeurs de l’UQAM, que l’on pense à La forêt de l’alphabet, Apprendre à lire à deux ou Abracadabra.

La piqûre de l’enseignement

Catherine Croisetière a développé très jeune le goût d’enseigner. À l’école primaire, elle aidait déjà son frère, sa sœur et ses amis à lire. «La lecture est à la base de tout. Savoir lire avec aisance a un impact sur toutes les autres matières.»

Sa volonté d’aider les autres la pousse naturellement vers le baccalauréat en enseignement en adaptation scolaire et sociale. «Quand j’ai terminé le cégep, j’ai choisi l’UQAM pour son ambiance au cœur du centre-ville, mais aussi pour ses infrastructures modernes et ses services offerts aux étudiants, confie-t-elle. J’étais particulièrement intéressée d’y trouver un Centre d’aide à la réussite à la Faculté des sciences de l’éducation ainsi qu’un comité de soutien aux parents étudiants.»

Lors de son baccalauréat, elle fait la rencontre de plusieurs professeurs marquants, dont Catherine Gosselin et Éric Dion, qui l’initient aux programmes d’apprentissage de la lecture; Monique Brodeur, doyenne de la Faculté «qui est une grande source d’inspiration»; et Catherine Turcotte, qui deviendra par la suite sa directrice de maîtrise et sa co-directrice de doctorat. «Par leurs expertises et leurs qualités humaines, ces personnes m’ont vraiment donné le goût de devenir professeure d’université», dit-elle en souriant.

D’ici à ce que son rêve se réalise, Catherine a l’occasion d’expérimenter ses habiletés d’enseignement en donnant le cours Dépistage des difficultés en lecture et en écriture et interventions dans la classe ordinaire, un cours offert aux étudiants du baccalauréat en enseignement préscolaire et primaire. «Je suis très heureuse de participer à la formation de futurs enseignants. Les échanges avec les étudiants en stage me permettent de garder un pied sur le terrain.»

Des trucs pour obtenir une bourse

Depuis son arrivée à l’UQAM, Catherine Croisetière a remporté plusieurs bourses d’excellence. Elle est notamment lauréate de la bourse Vanier, la plus prestigieuse bourse d’études supérieures au Canada, en plus d’avoir remporté la bourse Denise-Véronneau en éducation, la bourse du Fonds à l’accessibilité et à la réussite des étudiants (FARE) ainsi que des bourses d’organismes gouvernementaux. «Ces bourses m’ont donné un précieux coup de main en me permettant d’étudier à temps plein sans devoir diviser mon énergie entre les études et le travail. Je n’aurais possiblement pas poursuivi mes études au doctorat sans cette aide financière.»

Désirant mettre à profit son expérience dans le domaine, Catherine offre depuis deux ans des ateliers pour les étudiants qui souhaitent obtenir des trucs et astuces pour remplir leur demande de bourse. «La ligne entre l’obtention d’une bourse ou non est parfois très mince. Le tout peut se jouer sur une relecture attentive, ou encore sur le respect des consignes ou des pièces envoyées. Les étudiants apprécient grandement ce service qui augmente leur possibilité de réussite.»

Des expériences de travail enrichissantes

Catherine Croisetière collabore également à plusieurs groupes de recherche, dont le Collectif pour le développement et les applications en mesure et évaluation (Cdame) et Apprenants en difficulté et littératie (ADEL). Elle publie également des textes dans des revues scientifiques, dont la Revue des sciences de l’éducation, en plus de faire des présentations à des congrès comme la Society for the Scientific Study of Reading ou l’Association francophone pour le savoir (ACFAS). «Toutes ces expériences sont extrêmement enrichissantes, reconnaît la chercheuse. J’ai la chance de rencontrer des gens que je lis et que j’admire et d’être à jour dans la recherche qui se fait ici et ailleurs.»

Au doctorat en éducation, l’étudiante est encadrée par Gilles Raîche, spécialiste en mesure et évaluation. Elle apprécie particulièrement la formule du doctorat qui est offert par le réseau de l’Université du Québec – outre l’UQAM, les professeurs au doctorat proviennent de l’Université du Québec à Trois-Rivières, à Chicoutimi, à Rimouski et en Outaouais. «Cette diversité de professeurs nous permet non seulement de découvrir diverses expertises de recherche, mais également de défendre notre cadre méthodologique devant des gens de toutes les universités, souligne-t-elle. De plus, le doctorat est très dynamique: l’intégration à des équipes de recherche, les résidences, les séminaires et les stages de recherche nous plongent au cœur de l’action», conclut-elle.