Des feux de forêt sont présentement en activité dans le nord et le sud du Québec. Une étude intitulée «Vegetation limits the impact of a warm climate on boreal wildfires», montre que des modifications de la composition des forêts – effectuées soit naturellement, soit par un aménagement forestier spécifique – permettraient d’atténuer la fréquence des feux de forêt et leurs impacts dans les régions boréales. Publiée dans la revue scientifique New Phytologist, l’étude a été réalisée par une équipe de chercheurs de la Chaire industrielle CRSNG/UQAT/UQAM et le Centre d’étude de la forêt (CEF).
«Plusieurs travaux scientifiques indiquent que des feux de forêt plus nombreux et de plus grande ampleur sont à prévoir dans les régions boréales d’ici la fin du 21e siècle», souligne l’un des auteurs de l’étude, Martin Girardin, qui est professeur associé à l’Institut des sciences de l’environnement, membre du CEF et chercheur au Service canadien des forêts. Les recherches montrent également une corrélation, au cours des derniers millénaires, entre les températures, le nombre et la taille des feux de forêt. «Ces feux affectent les communautés locales ainsi que les infrastructures comme les réseaux de transport d’électricité et de communication, dit le chercheur. Ils menacent enfin les puits de carbone des écosystèmes forestiers, contribuant à leur tour, par un effet rétroactif, au réchauffement climatique.»
Que faire pour diminuer les risques d’incendies et limiter leurs impacts? L’étude tend à indiquer que l’on pourrait agir sur les couverts forestiers, localement, de façon préventive, en réduisant par exemple la quantité de combustibles forestiers dans des endroits stratégiques, ou en modifiant les types de combustibles. «Notre étude révèle que les régions de l’Ontario et de l’Abitibi ont connu, il y a 5000 ans environ, une période de sécheresse et de changements de végétation, note Martin Girardin. En étudiant des échantillons de charbon qui s’étaient accumulés dans les sédiments des lacs, nous avons pu établir que les feux de forêt, à cette époque, n’étaient pas plus fréquents qu’aujourd’hui malgré des conditions de sécheresse. Pourquoi? Parce que ces territoires abritaient de nombreux peuplements de feuillus – peupliers, bouleaux –, reconnus pour être moins propices au feu que les peuplements de conifères.»
Martin Giradin a participé, en décembre 2012, à une autre étude sur un sujet connexe, «Control of the Multi-Millenial Wildfire Size in Boreal North America by Spring Climatic Conditions», parue sur le site Web de la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS).