Voir plus
Voir moins

Le recteur poursuit sa tournée

Les membres de la Faculté des sciences ont, à leur tour, échangé avec le recteur sur le futur Plan stratégique.

Par Pierre-Etienne Caza

5 décembre 2013 à 14 h 12

Mis à jour le 17 septembre 2014 à 19 h 09

Photo

Le professeur Daniel Chapdelaine, du Département de chimie, a fait part de ses préoccupations au recteur. Photo: Nathalie St-Pierre.

Après avoir rencontré les membres de la Faculté de communication, il y a deux semaines, le recteur Robert Proulx a poursuivi ses échanges avec une cinquantaine de membres de la Faculté des sciences, le 4 décembre dernier, dans le cadre de la tournée qu’il a entreprise au sein de la communauté en préparation du Plan stratégique 2014-2019 de l’UQAM.

La rencontre, qui a eu lieu au pavillon Président-Kennedy, visait à permettre aux professeurs, chargés de cours, employés, cadres ainsi qu’à la communauté étudiante de la Faculté de partager avec le recteur leurs préoccupations, leurs points de vue et leurs interrogations, de même que leurs idées et suggestions aptes à favoriser le développement de l’UQAM. Elle s’inscrivait dans le cadre des échanges avec la communauté universitaire (site wiki, dépôt d’avis, sondage, foire aux questions) lancés récemment sous le thème «Des idées, des projets et des priorités pour l’UQAM de demain» et devant mener à l’adoption d’un nouveau Plan stratégique au printemps prochain.

Présenté par le doyen de la Faculté, Mario Morin, le recteur a d’abord exposé la démarche dans laquelle il s’est engagé – créer une dynamique constructive d’échanges afin que le document produit au terme du processus reflète véritablement les préoccupations et les idées des membres de la communauté. «J’espère sincèrement que plusieurs personnes contribueront à la démarche participative que nous avons mise sur pied», a-t-il insisté. Il a ensuite donné un aperçu des valeurs qui l’animent, notamment la collaboration, l’ouverture et la liberté académique.

Avant de donner la parole aux membres de la Faculté des sciences, le recteur est également revenu sur les orientations qui sont soumises à la discussion en vue de l’élaboration du Plan stratégique – consolider les activités de recherche et de création, assurer la qualité de la formation aux trois cycles d’études, accroître l’internationalisation de l’UQAM, favoriser les partenariats et l’approche collaborative, adapter l’organisation aux réalités nouvelles – tout en mentionnant que d’autres pourraient s’ajouter au fil des échanges.

L’importance de la recherche

Le professeur François Bergeron, du Département de mathématiques, a été le premier à prendre la parole. «J’aimerais que l’UQAM retrouve l’ambition qui l’animait à ses débuts, car je sens que les années difficiles que nous venons de traverser ont laissé des traces et que les membres de la communauté n’osent plus innover. Pour faire renaître l’ambition, il faudrait que la recherche se retrouve au cœur de la mission de l’UQAM, a-t-il exprimé. Et pour cela, il faut augmenter le nombre de professeurs.» En réponse à cette intervention, le recteur a réitéré son intérêt pour le travail collaboratif et la création de partenariats, lesquels feront assurément naître de nouvelles ambitions, a-t-il indiqué. Il a tenu également à préciser que la recherche n’est pas une mission en soi. «La mission de l’université est de développer une culture du savoir et la recherche fait partie des moyens pour y parvenir», a-t-il affirmé.

Deuxième à prendre la parole, le professeur Claude Hillaire-Marcel, du Département des sciences de la Terre et de l’atmosphère, a soulevé une préoccupation qui a été exprimée à plusieurs reprises lors des échanges: la difficulté de créer des conditions favorisant la multidisciplinarité en matière de recherche. «J’ai l’impression que la facultarisation a cloisonné les disciplines», a-t-il déploré. Le chercheur a également fait part au recteur d’un besoin concernant les études de cycles supérieurs. «Il serait utile de retrouver une structure dédiée aux études avancées qui chapeauterait l’ensemble des étudiants à la maîtrise et au doctorat et qui répondrait à un besoin d’encadrement que nous ne pouvons pas fournir adéquatement à l’heure actuelle», a-t-il expliqué.

Les valeurs de l’UQAM

La professeure Lucie Lamontagne, du Département des sciences biologiques, a pour sa part mis l’accent sur l’importance pour l’UQAM de cultiver sa spécificité et sa créativité, de développer des façons de faire qui lui sont propres et qui lui permettront de développer des collaborations avec d’autres institutions. «Il faut innover en mettant de l’avant nos valeurs et non copier les autres universités» a-t-elle affirmé. Le recteur a tenu à rappeler que l’originalité de l’UQAM reposait d’abord et avant tout sur le contexte historique de sa création. «Nous sommes nés de la fusion du Collège Sainte-Marie, de l’École des Beaux-Arts de Montréal et de trois écoles normales. Ce n’était pas évident de réussir cet amalgame au départ, mais en 45 ans, nous sommes devenus une formidable université qui rayonne dans plusieurs domaines. Il faut toutefois faire attention. Je ne souhaite pas que nous nous décrivions comme une université “différente”, car cela ouvre la porte à la création de catégories d’universités: celles qui font de la recherche et celles qui n’en font pas, par exemple. À mon avis, l’UQAM doit se définir comme une université de l’excellence, socialement responsable et ancrée dans son milieu.»

Le pôle santé

Jean P. Boucher, professeur au Département de kinanthropologie, a souhaité que l’UQAM mette sur pied une structure regroupant l’ensemble des ressources qui se préoccupent de la santé, tant en formation qu’en recherche. «En fait, je propose la création d’une Faculté de santé, a-t-il précisé. Nous avons plusieurs groupes, centres et institut de recherche qui s’intéressent à la santé humaine et nous devons leur donner une structure pour poursuivre leurs recherches et les faire rayonner.»

Des préoccupations légitimes

Enfin, le professeur Daniel Chapdelaine, du Département de chimie, a fait part au recteur de ses préoccupations concernant la moyenne-cible trop élevée dans les classes ainsi que la multiplication des partenariats avec le secteur privé. «Ce n’est pas un problème en soi d’organiser des événements conjointement avec des entreprises ou que des étudiants de cycles supérieurs travaillent à des projets liés à l’industrie, mais il arrive de plus en plus souvent que les programmes des colloques ou même que les mémoires et les thèses issus de ces partenariats ne soient pas accessibles au public. Or, cela est inacceptable. Nous ne sommes pas un institut de recherche privé.»

Daniel Chapedelaine a aussi souligné la désuétude des systèmes informatiques de gestion de l’UQAM, qui ne facilitent pas la tâche des professeurs et des employés de soutien. «Ce n’est pas normal que ces systèmes soient aussi peu conviviaux», a-t-il déclaré. Le recteur a tenu à rappeler la création du Vice-rectorat aux systèmes d’information, qui «développera une vision unifiée à propos du développement technologique et qui devrait permettre à l’UQAM de se doter des outils appropriés pour ses besoins.»

Le recteur a assuré que son équipe et lui demeurent ouverts aux commentaires et suggestions de la communauté tout au long du processus menant à l’adoption du Plan stratégique. Il a par ailleurs réitéré son souhait que les membres de la communauté soient nombreux à participer aux échanges, et ce, afin que le document qui sera produit en bout de piste reflète au mieux les aspirations réelles des Uqamiens.

Une captation vidéo de l’échange avec les membres de la Faculté des sciences est disponible sur le site «Des idées, des projets et des priorités pour l’UQAM de demain».