Des portraits étonnants de l’artiste montréalaise Janet Werner ornent les murs de la Galerie de l’UQAM jusqu’au 14 décembre prochain. Le travail de la peintre se concentre en effet sur le portrait fictif. Le respect des canons de beauté et l’exigence de ressemblance qui font partie des conventions du genre sont ici abandonnés au profit d’une démarche de déstabilisation profondément intériorisée et subjective. Ainsi, les portraits peints par l’artiste explorent un idéal de beauté non conventionnel, en dépit du fait qu’ils s’inspirent de la photographie de mode et que les sujets représentés soient transformés en spectres dont l’anatomie défie les règles.
Pour Janet Werner, qui vit et travaille à Montréal, où elle est professeure associée à l’Université Concordia, la peinture est une réflexion sur le pouvoir iconique de l’image. Ses tableaux convoquent l’imagination, la mémoire et le pouvoir de projection dans le but d’attribuer à des figures anonymes un caractère humain (bien que parfois monstrueux) et une gamme inquiétante de sentiments. Il en résulte des portraits composites, qui conservent des aspects du modèle original tout en explorant les notions de transformation, d’innocence, de perte et de désobéissance.
Présentée dans le cadre d’une année de programmation axée sur la présentation de solos d’artistes femmes, l’exposition Another perfect day a été montée et mise en circulation par la Kenderdine Art Gallery | College Art Galleries de l’Université de la Saskatchewan. Kent Archer, directeur-conservateur de la Kenderdine Art Gallery, en assume le commissariat. L’exposition réunit un corpus des cinq dernières années du travail de l’artiste et fait l’objet d’une importante tournée canadienne.
Représentée par la Parisian Laundry à Montréal et Birch Contemporary à Toronto, Janet Werner, qui est originaire de Winnipeg, détient une maîtrise en art de l’Université Yale ainsi qu’un baccalauréat du Maryland Institute College of Art à Baltimore. Son travail a fait l’objet de plusieurs expositions individuelles sur la scène canadienne. Sur la scène internationale, il était récemment montré à Cape Town, en Afrique du Sud, et à Cologne, en Allemagne. Elle a également fait partie d’expositions collectives majeures, dont Oh, Canada (2012), organisée par le Massachusetts Museum of Contemporary Art, et le Projet Peinture qui était présenté à la Galerie de l’UQAM au printemps dernier.