Le recteur de l’UQAM, Robert Proulx, a présenté aujourd’hui sa vision de l’internationalisation des universités à la tribune du Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM), un organisme qui vise à susciter une collaboration plus étroite entre les divers milieux intéressés par les questions internationales. Devant près de 400 personnes, dont le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie, Pierre Duchesne, et plusieurs dirigeants d’universités québécoises, le recteur a exposé une manière différente de voir l’internationalisation des universités, qui prend appui sur une stratégie de collaboration accrue entre les établissements universitaires.
L’ouverture au monde, particulièrement du côté des pays dits émergents, offre de nouvelles possibilités de développement. Mais la question du rôle des universités demeure, a indiqué Robert Proulx. «Les universités doivent-elles se concurrencer entre elles afin de satisfaire aux exigences de la mondialisation, ou doivent-elles plutôt travailler en collaboration pour créer un réseau robuste, basé sur la complémentarité, capable de rendre accessible le savoir du monde à l’ensemble du Québec et le savoir québécois à l’ensemble du monde ? Je privilégie nettement la seconde approche», a-t-il déclaré.
Selon le recteur, la mission de l’université ne change pas lorsqu’elle s’exerce sur le plan international. Elle se déploie dans un espace académique et géographique plus vaste et se réalise d’autant mieux qu’elle s’appuie sur des réseaux de collaboration multiples. Grâce à ces réseaux, les universités et leurs partenaires enrichissent leur compréhension mutuelle des enjeux, partagent des valeurs communes et influencent réciproquement leurs approches en matière de recherche et de création, de formation et de services aux collectivités. «L’internationalisation n’est pas une fin en soi, mais un outil de développement, a affirmé Robert Proulx. Les projets doivent émerger de la base, c’est-à-dire des chercheurs et de leurs étudiants, tout en s’inscrivant dans une stratégie globale de libre circulation des idées. Ce sont là deux ingrédients sur lesquels repose le succès de l’internationalisation.»
Des projets en partenariat
Pour illustrer le caractère de plus en plus collaboratif et collectif de la recherche, ainsi que la mobilité croissante des étudiants, le recteur a cité plusieurs projets concrets réalisés par l’UQAM sur le plan international. Le Centre de recherche interdisciplinaire sur la biologie, la santé, la société et l’environnement (CINBIOSE), par exemple, développe et partage une expertise internationale, notamment avec le Chili, en créant de nouveaux programmes et en soutenant la mobilité des chercheurs et des étudiants dans le domaine de l’ergonomie. La Clinique internationale de défense des droits humains œuvre à la protection des droits de la personne sur quatre continents. Ses activités, intégrées aux programmes d’étude en droit, sont menées par des équipes d’étudiants sous la supervision de professeurs, en collaboration avec plusieurs organisations non gouvernementales. La Chaire de logiciel libre – Finance sociale et solidaire favorise la collaboration de partenaires québécois et français en économie sociale.
«L’international, ce n’est pas l’enjeu de développement de quelques établissements seulement. L’international, c’est l’affaire de toutes les universités québécoises, a souligné Robert Proulx. Et comme les projets émergent grâce à la collaboration, principalement entre les chercheurs, il faut promouvoir des politiques qui soutiennent les établissements dans le développement concerté de leurs forces, plutôt que des politiques répondant aux forces extérieures d’un marché mondial de l’éducation.»
On peut visionner la vidéo de l’allocution en cliquant ici.