Voir plus
Voir moins

Une maîtrise en Angleterre

Emily Misola Richard obtient deux bourses d’études supérieures parmi les plus prestigieuses au Canada.

Par Claude Gauvreau

8 octobre 2013 à 9 h 10

Mis à jour le 7 juin 2022 à 12 h 15

Photo

Emily Misola Richard. Photo: Nathalie St-Pierre.

Titulaire de deux baccalauréats, l’un en relations internationales et droit international (BRIDI), l’autre en droit, Emily Misola Richard a obtenu deux bourses d’études parmi les plus prestigieuses au Canada : la bourse John Peters Humphrey (20 000 dollars) et la bourse Mackenzie King (11 000 dollars). Octroyées à un maximum de huit étudiants chaque année, ces bourses lui permettent d’entreprendre cet automne des études de maîtrise à l’Université de l’Essex, en Angleterre.

La bourse John Peters Humphrey est décernée à des étudiants en droit international qui veulent poursuivre des études supérieures au Canada ou à l’étranger dans les domaines des droits de la personne ou des organisations internationales. La bourse d’études à l’étranger Mackenzie King est offerte  aux étudiants qui se destinent à des études supérieures en relations internationales ou en relations industrielles, au Royaume-Uni ou aux États-Unis.

Emily Misola Richard se passionne pour les droits de la personne. «Quand j’étais au baccalauréat, j’ai eu la chance de participer aux activités de la Clinique internationale de défense des droits humains à l’UQAM. C’est à ce moment-là, dit-elle, que j’ai eu la piqûre pour ce domaine de recherches et que j’ai décidé d’entreprendre une maîtrise.»

Durant ses années de formation au premier cycle, la jeune étudiante a participé au concours Jean Pictet en droit international humanitaire en 2010 et, l’année suivante, à l’Inter-American Human Rights Moot Court Competition, au cours de laquelle elle a remporté, avec sa collègue Michelle Langlois (B.A. relations internationales et droit international, 2010), le Prix du meilleur mémoire – toutes langues confondues – et le Prix du meilleur mémoire publié en anglais.

Une université réputée

Plusieurs universités américaines – Columbia, Cambridge, New York University, Notre-Dame – étaient prêtes à accueillir Emily Misola Richard cet automne. Elle était aussi admise à l’Institut de hautes études internationales et du développement à Genève, en Suisse. Mais elle a opté pour l’Université de l’Essex, située à proximité de Londres. Créée en 1964, cette institution est l’une des les plus importantes du Royaume-Uni en sciences sociales. Comptant quelque 11 000 étudiants répartis sur trois campus différents, elle accueille près de 4 500 étudiants étrangers provenant de plus de 130 pays.

«J’ai choisi l’Université de l’Essex parce qu’elle offre une grande diversité de cours en droits de la personne, explique la bachelière. De plus, son corps professoral possède une grande expertise en matière de défense des droits humains. Certains de ses professeurs collaborent avec l’ONU, notamment avec le Comité des droits de l’homme, tandis que d’autres ont conseillé des gouvernements ou des organisations internationales non gouvernementales.»

L’Université de l’Essex insiste pour que les finissants de la maîtrise possèdent une expérience pratique, susceptible d’intéresser de futurs employeurs. «Plusieurs de ses diplômés sont aujourd’hui sur le terrain, pour le compte d’Amnistie internationale, du Comité international de la Croix-Rouge ou pour des organismes rattachés aux Nations unies», souligne Emily Misola Richard

Défendre les droits des aides domestiques           

À la fin de son séjour d’un an en Angleterre, l’étudiante  devra rédiger un mémoire d’une cinquantaine de pages. «J’aimerais faire une étude comparative des législations canadienne, anglaise et, peut-être américaine, concernant le travail des aides domestiques migrantes, précise-t-elle. L’Organisation internationale du travail (OIT) a d’ailleurs adopté récemment une convention internationale relative aux droits de ces travailleuses.»

Emily Misola Richard connaît bien le sujet. Au cours des cinq dernières années, elle a travaillé bénévolement pour l’organisme Pinay, à Montréal. Celui-ci milite pour les droits des travailleuses domestiques originaires des Philippines et offre un service d’information juridique en matière de droit de l’immigration, de droit du travail et des droits de la personne. Les aides domestiques, ou familiales, effectuent différentes tâches dans une maison privée pour un particulier. Plusieurs résident même chez leur employeur.

«La grande majorité des aides domestiques au Québec sont des femmes provenant des Philippines, observe la jeune chercheuse, dont la mère est originaire de ce pays. Certaines travaillent plusieurs heures supplémentaires sans être rémunérées. Théoriquement, elles ont droit à leur chambre privée et ne sont pas tenues de payer un loyer. Ces conditions, toutefois, ne sont pas toujours respectées. Des employeurs leur interdisent parfois de sortir et de recevoir des amis. Certaines subissent même des formes de violence psychologique ou physique, voire du harcèlement sexuel. Des gestes qui se font à l’abri des regards.»       

Emily Misola Richard  s’intéresse également au droit de l’immigration et aux droits des personnes réfugiées. Enthousiaste à l’idée d’étudier en Angleterre, elle est aussi consciente qu’il s’agit de la dernière étape à franchir avant de se lancer dans la vie professionnelle. «Après mes études de maîtrise, j’aurai le choix entre trois options : travailler pour une ONG, pour une agence de l’ONU ou pour le gouvernement fédéral. Je ne m’attends pas à obtenir rapidement un emploi au sein d’une organisation prestigieuse. Je suis prête à aller sur le terrain, là où je pourrai acquérir de l’expérience et être utile, que ce soit en Asie, en Afrique ou en Amérique latine.»