Deux diplômées sourdes et engagées dans leur communauté, Annik Boissonneault (B.A. sexologie, 08) et Cynthia Benoit (B.Sc. géographie, 10), ainsi que leur collègue Pamela Elizabeth Witcher, du Groupe BWB, ont remporté le concours Les sciences humaines changent le monde, organisé par le Conseil de diplômés de la Faculté des sciences humaines. Elles ont remporté ce concours pour leur projet Audisme. Original et ambitieux, ce projet a pour objectifs de favoriser une prise de conscience collective chez les sourds au sujet de l’«audisme», une forme de discrimination qui s’exerce spécifiquement à leur endroit, et de sensibiliser le grand public face à ce problème. Davantage reconnu en Europe, aux États-Unis et au Canada anglais qu’au Québec, l’«audisme» repose sur l’idée d’une supériorité de la langue orale par rapport à langue des signes et voit la surdité comme un problème à corriger. Au contraire, les sourds revendiquent la reconnaissance de leur différence, de leur langue et de leur culture.
Organisé pour la première fois cette année, le concours Les sciences humaines changent le monde vise à récompenser un projet réalisé par une ou plusieurs personnes diplômées de la faculté et caractérisé par des retombées sociales, humaines, culturelles ou communautaires. Le prix a été remis aux lauréates lors d’une soirée de reconnaissance tenue le 15 octobre, en présence de plusieurs invités. Le président sortant du Conseil de diplômés de la Faculté des sciences humaines, Guy Berthiaume (B.Sp. histoire, 72), p.-d.g. de Bibliothèque et Archives nationales du Québec, agissait comme maître de cérémonie. Les lauréates se sont adressées au public par l’intermédiaire des interprètes Anne Missud (C. interprétation visuelle (gestuelle), 2004; B.A. psychologie, 2008), chargée de cours au Département de linguistique, et Michèle Dion (C. interprétation visuelle (gestuelle), 2001).
La date limite pour soumettre une candidature à la deuxième édition du concours Les sciences humaines changent le monde est le 6 décembre 2013. Les règlements, les critères d’évaluation et la façon de soumettre une candidature sont disponibles dans le site Web de la Faculté des sciences humaines.
La soirée a également été l’occasion d’annoncer le nom de la lauréate du Prix de la meilleure thèse en sciences humaines, décerné cette année à la diplômée Laurie Kirouac (Ph.D., sociologie, 2012), présentement en France pour un stage postdoctoral. Intitulée «De l’épuisement du corps à l’affaissement du soi. Effets des transformations des freins et contrepoids du travail sur la vie des individus», cette thèse a été réalisée en cotutelle, sous la direction des professeurs de sociologie Marcelo Otero, de l’UQAM, et Danilo Martuccelli, de l’Université Lille 3-Charles-de-Gaulle. Le jury, qui s’était réuni sous la présidence de Marie-Andrée Roy, vice-doyenne à la recherche, était composé des professeurs Janie Houle, du Département de psychologie, Jean-Marc Fontan, du Département de sociologie, et Gaétan Thériault, du Département d’histoire. Les membres du jury ont souligné, en plus de sa qualité et de son sujet d’actualité, le fait que la thèse dépasse le cadre traditionnel utilisé pour approcher le surmenage et le burn-out. Le nom de la lauréate a été annoncé par la doyenne de la Faculté des sciences humaines, Josée Lafond.