Depuis quelques années, les étudiants en droit performent de manière remarquable à différents concours de plaidoirie, tant nationaux qu’internationaux. Durant l’année académique 2012-2013, ils se sont qualifiés pour la finale francophone du concours Jean-Pictet en droit international humanitaire, ont remporté la finale du concours Pierre-Basile-Mignault en droit civil (toutes les universités québécoises y étaient représentées), se sont classés au deuxième rang de la Coupe Gale, concours bilingue pancanadien en droit criminel et constitutionnel, ont obtenu une troisième place au concours Charles-Rousseau en droit international public et ont atteint la demi-finale de l’Inter-American Human Rights Moot Court. Et que dire des six Outstanding Delegation Awards obtenus ces huit dernières années au concours de simulation des Nations unies !
À ce tableau d’honneur s’ajoutent les prix individuels remportés à titre de meilleur plaideur, en tandem ou en solo. Julie Anne Marinier, finissante du baccalauréat en droit, a ainsi obtenu, en 2013, le prix McLachlin de la meilleure plaideuse et la médaille Dickson pour la meilleure performance oratoire à la coupe Gale.
Comment expliquer ces succès ? «Les concours de plaidoirie font partie de nos priorités pédagogiques parce qu’ils favorisent un apprentissage pratique, souligne la professeure Stéphanie Bernstein, directrice du Département des sciences juridiques. Dès le début de leurs études de bac, les étudiants sont amenés à travailler en équipe et à développer leurs capacités en recherche et en rédaction. Au fil des ans, nous avons acquis beaucoup d’expérience et tout un groupe de personnes ont contribué à nos succès, depuis les professeurs et les chargés de cours qui encadrent les équipes jusqu’aux anciens participants aux concours qui donnent un coup de main.»
Des mois de préparation
«Chaque compétition couvre un domaine particulier du droit et comporte ses propres exigences et ses propres règles, observe Julie Anne Marinier. Cette année, le concours Gale rassemblait des étudiants de 18 facultés de droit canadiennes, tandis qu’une compétition internationale, comme le Jean-Pictet, peut réunir une soixantaine d’équipes provenant de plusieurs pays.» L’intérêt pour les concours est grand, mais le nombre de places est limité. Les étudiants doivent soumettre un dossier de candidature à un jury composé de professeurs et de chargés de cours, lequel fait passer des entrevues après avoir évalué les dossiers.
«Pour la plupart des concours, il faut soumettre un mémoire et planifier une plaidoirie, note l’étudiante. La préparation peut s’étaler sur une période de cinq à six mois.» Pour préparer le concours Gale, les étudiants se sont entraînés en simulant une plaidoirie chaque semaine, tout en rédigeant et corrigeant différentes versions de deux mémoires aux argumentaires opposés. «Nous devions vraiment diviser notre cerveau en deux !», s’exclame Julie Anne Marinier. Le travail consistait à faire appel d’un vrai jugement de la Cour suprême du Canada concernant un homme accusé d’agression sexuelle contre son ancienne belle-fille de 19 ans souffrant de déficience intellectuelle. «Il s’agissait d’un dossier complexe mais extrêmement intéressant, qui soulevait des questions à la fois juridiques, éthiques et sociales, souligne la finissante. On a tout lu : la décision de 114 pages, les documents de jurisprudence et des articles en tout genre.»
Les concours de plaidoirie permettent aux étudiants de développer des connaissances et des habiletés non seulement en matière de plaidoirie, mais aussi sur le plan de la recherche, de la rédaction et de la médiation. «C’est extrêmement formateur sur les plans intellectuel et personnel. On apprend à s’ouvrir aux critiques, à gérer le stress et la pression.»
Portrait du bon plaideur
Plaider a quelque chose de théâtral. «Être un bon plaideur exige une grande maîtrise de soi, remarque Julie Anne Marinier. Nos instructeurs nous disaient d’apprendre par cœur le début de la plaidoirie, la première minute et demi, le temps de contrôler le stress, pour ensuite transmettre l’information et défendre des arguments de façon intéressante et vivante. Les francophones sont reconnus pour être très volubiles et gesticulants, tandis que les anglophones ont la réputation d’être plus sobres.»
Le fait de participer et de bien performer à de tels concours facilite la reconnaissance, tant académique que professionnelle. Au Canada, le concours Gale, par exemple, a une excellente réputation.
Les étudiants souhaitant participer à l’un des concours de l’année 2013-2014 doivent déposer au Département des sciences juridiques (local W-2005) leur curriculum vitae, accompagné du dernier relevé de notes ainsi que d’une lettre identifiant le concours auquel ils désirent participer et les motifs qui les y incitent. Les étudiants doivent avoir obtenu au préalable l’accord de leur direction de programme. La consultation du calendrier des concours de plaidoirie est recommandée pour préparer toute soumission ou participation.