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Danielle Valiquette : la gestion au service du monde

Danielle Valiquette est la lauréate 2013 du prix Reconnaissance de l’École des sciences de la gestion.

Par Claude Gauvreau

12 mai 2013 à 0 h 05

Mis à jour le 17 septembre 2014 à 19 h 09

«Un projet de vie». C’est en ces termes que Danielle Valiquette (M.B.A., 2006) définit ce que représente pour elle l’aide internationale. «Issue d’un milieu modeste, j’ai été confrontée très jeune aux inégalités sociales», explique-t-elle. Après ses études collégiales, elle est partie à l’aventure et a découvert que l’injustice et la pauvreté pouvaient prendre, ailleurs, des formes extrêmes. Cela l’a conduite à faire un baccalauréat en géographie politique et une maîtrise en développement et relations internationales. «Dès lors, j’ai eu envie de changer des choses», raconte la directrice exécutive des programmes internationaux à la Fondation ONE DROP, une association caritative visant à assurer un meilleur accès à l’eau potable aux populations les plus pauvres du monde.

L’expérience de Danielle Valiquette en développement international s’étend sur près de 25 ans, dont 17 au sein d’Oxfam-Québec, où elle a été directrice des programmes internationaux pour l’Afrique et l’Asie. Peu avant de quitter les rangs d’Oxfam, en 2004, elle entreprend des études de M.B.A. à l’École des sciences de la gestion de l’UQAM. «La question des impacts des projets de développement me préoccupait et j’avais envie d’approfondir des choses, notamment sur le plan théorique et en matière de gestion des ressources humaines et d’élaboration de stratégies, explique-t-elle. Il faut posséder beaucoup de crédibilité et disposer d’arguments solides pour convaincre des représentants d’entreprises ou d’institutions financières d’investir dans un projet de développement.»

Au cours de ses études de M.B.A., Danielle Valiquette rencontre des gens du Cirque du soleil et décide de plonger dans l’aventure de la Fondation ONE DROP, qui sera lancée en 2007 par Guy Laliberté, directeur du Cirque. «Nous avons réfléchi aux grands enjeux planétaires des 25 prochaines années et l’eau est apparue immédiatement comme l’un des plus importants.» Près d’un milliard de personnes dans le monde sont privées d’accès à de l’eau potable.

«Il ne suffit pas de forer des puits pour favoriser l’accès à l’eau, souligne Danielle Valiquette. Encore faut-il les entretenir et donner aux populations locales les ressources matérielles et financières nécessaires». Au sein de ONE DROP, elle développe une approche novatrice, appelée trépied, qui combine trois composantes complémentaires : un volet technique d’accès à l’eau, un volet microfinance, créé pour mettre à la disposition des populations des produits financiers solidaires, et un volet d’éducation populaire à travers l’utilisation des arts et de la culture locale. «Pour mobiliser les communautés, ONE DROP aide les artistes locaux à monter des spectacles multidisciplinaires – cirque, théâtre, musique, danse, multimédia – qui abordent les problématiques de l’eau. L’objectif n’est pas de livrer un message aride et moralisateur, mais de permettre d’imaginer de nouvelles façons d’être en société», observe la gestionnaire

ONE DROP intervient aujourd’hui en Afrique de l’Ouest, en Inde et en Amérique centrale. «Nous ne sommes que la bougie d’allumage, dit Danielle Valiquette. Lutter contre la pauvreté n’est pas qu’une affaire de générosité. C’est un long processus qui exige de l’innovation, du leadership et des pratiques de gestion efficaces.»