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La vie en vert

Cynthia Philippe a fait de ses principes écologiques le moteur de sa vie professionnelle.

Par Valérie Martin

4 novembre 2013 à 13 h 11

Mis à jour le 2 juin 2022 à 14 h 37

Cynthia PhilippePhoto: Nathalie St-Pierre

Cynthia Philippe a un rire contagieux, de l’énergie à revendre et connaît tout le monde (ou presque) à l’UQAM. La conseillère en développement durable du Service de la sécurité et de la prévention est verte jusqu’au bout des ongles: elle porte des vêtements éthiques, reçoit son panier de légumes bio à la maison et ne jure que par le Bixi et le métro. Bref, cette pétillante jeune femme de 37 ans semble avoir fait de ses principes le moteur de sa vie professionnelle et personnelle.

Son emploi, qu’elle occupe depuis avril 2003, la tient fort occupée. «C’est un boulot passionnant et stimulant; je rencontre plein de gens!» Son mandat principal est d’accompagner les unités administratives, les services et les facultés dans leurs démarches écologiques. Cynthia Philippe veille, en quelque sorte, à l’application de la Politique institutionnelle de l’UQAM en matière d’environnement. «Une unité administrative, un département ou une chaire de recherche ont des besoins, des objectifs et des priorités différents en la matière, explique la conseillère. Mon rôle est de faire un diagnostic – les bons coups, les points à améliorer ou à corriger –, puis d’établir un plan d’action.»

Cynthia Philippe a ainsi piloté la première phase du projet d’implantation de bacs de recyclage multimatière dans les cafétérias de l’UQAM. Avec les employés du Service de la conciergerie et de la logistique, elle a établi le meilleur type de conteneurs à déchets et à recyclage pour l’Université. Des étudiants-employés ont eu recours à ses services afin de trouver la meilleure manière de récupérer le marc de café, un programme de compostage qui va bon train dans des cafés étudiants. En compagnie de membres du Service des immeubles et de l’équipement, des Services alimentaires et du Centre sportif, elle planche actuellement sur un projet de renouvellement des fontaines d’eau sur le campus. «Le but est d’en offrir avec un débit plus rapide et d’en mettre à des endroits plus stratégiques», précise la conseillère.

Cynthia Philippe siège comme secrétaire au comité institutionnel de la Politique en matière d’environnement. Formé de près d’une vingtaine de membres de la communauté uqamienne, le comité a pour mandat d’assurer l’application de la politique et la réalisation de ses objectifs, d’identifier les priorités en matière de gestion environnementale de l’UQAM et de dresser un bilan environnemental de l’Université. La conseillère est particulièrement fière du Fonds vert, un fonds géré par le Comité qui finance des initiatives écoresponsables proposées par les membres de la communauté. «Ce projet, c’est mon bébé!», lance-t-elle. La prochaine date pour soumettre un projet écoresponsable est le 24 janvier.

Cynthia Philippe a aussi contribué à l’élaboration du Plan de développement durable de la collectivité montréalaise 2010-2015, instauré par la Ville de Montréal, auquel l’UQAM participe à titre d’organisation. Le plan vise à engager la collectivité montréalaise à réduire entre autres ses émissions de gaz à effet de serre et à pratiquer une gestion responsable des ressources.

Des formations adaptées

Quand il s’agit d’organiser un événement écoresponsable à l’Université, qu’il s’agisse d’un séminaire ou d’un événement sportif, Cynthia Philippe est là pour prodiguer des conseils et donner une formation. «Il y a une réelle demande pour ce type de séances d’information, en particulier auprès des étudiants et des associations étudiantes», précise-t-elle. La conseillère prépare pour cet automne une formation sur le bâtiment durable pour les architectes et les ingénieurs de l’UQAM, en collaboration avec Équiterre et la Maison du développement durable. «J’essaie de sensibiliser et d’éduquer la communauté aux enjeux du développement durable. Comme je m’adresse à différentes instances et à différents groupes d’employés, je m’adapte en fonction du contexte et des besoins. Les gens veulent savoir comment appliquer des principes plus écoresponsables dans leurs tâches et dans leur vie quotidienne. Je dois leur démontrer que ce sont des objectifs réalistes.»

La conseillère en développement durable est très active sur les réseaux sociaux. «Je dois être au courant des dernières tendances en matière de développement durable. Je salue les bons coups de mes partenaires et je m’en inspire, remarque Cynthia Philippe. Je m’assure de plus de transmettre l’information à différentes composantes de l’UQAM. C’est une manière de tisser des liens». Elle entretient également de bonnes relations avec les services de développement durable des autres universités québécoises, canadiennes et mêmes étrangères. «Il n’y a pas de compétition entre nous. Nous travaillons ensemble pour le bien commun», dit-elle.

Une femme de tête…

Selon Cynthia Philippe, son rôle exige une solide formation en sciences. «Autrement, il me manquerait des éléments clés pour analyser et comprendre chaque situation et pour proposer des solutions, estime celle qui détient un baccalauréat en sciences biologiques et une maîtrise en sciences de l’environnement de l’UQAM. Mon travail, c’est plus que de la communication. Je valide des données, je lis des analyses, je jongle avec des statistiques. Je dois être en mesure de comprendre le tout, de faire des vérifications. Si je propose ou si je valide l’achat de gros conteneurs de recyclage, je dois être certaine que c’est le meilleur choix pour l’UQAM: les gros conteneurs sont faits sur mesure et coûtent très cher. Il n’y a pas de place à l’erreur.»

Et de cœur…

Cynthia Philippe prend aussi du temps pour s’impliquer dans des causes humanitaires. Celle qui rêvait de coopération internationale à la fin de ses études universitaires a été mandatée par la fondation Kanpé, qui lutte contre la pauvreté en Haïti, pour effectuer une mission au pays d’origine de ses parents. «J’essaie d’avoir un équilibre entre ma vie personnelle et professionnelle, de contribuer à la société au meilleur de mes connaissances», conclut la conseillère.