Catherine Huart, doctorante en sociologie, fait partie des trois lauréats du mois de novembre du concours Étudiants-chercheurs étoiles des Fonds de recherche du Québec (Nature et technologies, Société et culture et Santé). Ce concours vise à reconnaître l’excellence de la recherche réalisée par les étudiants de niveau collégial et universitaire, les stagiaires postdoctoraux et les membres d’un ordre professionnel en formation de recherche avancée, et ce, dans toutes les disciplines couvertes par les trois Fonds de recherche.
La doctorante a reçu un prix de 1 000 dollars du Fonds Société et culture pour son mémoire de maîtrise intitulé La signification politique de la violence délictueuse. Le cas du Mexique sous Felipe Calderon, publié aux éditions du CIDIHCA. «J’ai essayé de montrer dans ma recherche que le sens à donner à la violence est loin de faire l’objet d’un consensus et constitue un enjeu politique dans la société mexicaine», souligne Catherine Huart.
Analyser les stratégies discursives
La plupart des écrits qui abordent la question de la violence au Mexique s’intéressent à la comptabilisation des crimes liés au trafic de la drogue. Dans son ouvrage, l’étudiante analyse le discours gouvernemental sous la présidence du conservateur Felipe Calderon, entre 2006 et 2009, discours déclarant la guerre à la délinquance organisée pour sauver la nation. «Pour mener cette guerre, le gouvernement a utilisé différentes stratégies discursives afin de criminaliser les différentes formes de protestation sociale et de légitimer les interventions militaires en instaurant un climat d’urgence», observe Catherine Huart.
La doctorante se penche par ailleurs sur des contre-discours proposant d’autres récits et définitions de la violence : celui d’Andres Manuel Lopez Obrador, candidat défait aux élections présidentielles de 2006, qui avait dénoncé le caractère frauduleux du scrutin, celui de l’Asamblea Popular de los Pueblos de Oaxaca ou celui du «bandit généreux», qui se retrouve dans les narcocorridos, des chansons très populaires au Mexique.
Catherine Huart a terminé sa scolarité de doctorat et doit maintenant s’attaquer à la rédaction de sa thèse, sous la codirection des professeurs Chiara Piazzesi (sociologie) et André Corten (science politique), ce dernier ayant aussi dirigé son mémoire de maîtrise.