Il ne reste qu’un match de basketball – ce mercredi contre Laval – avant la pause du temps des Fêtes et c’est une joueuse des Citadins qui trône au sommet des marqueuses de la ligue québécoise. Trois matchs ne font pas une saison, mais les performances de Camille Michaud laissent présager des matchs excitants en janvier et février prochains. «J’espère que nous allons remporter le championnat canadien!» lance avec enthousiasme la meneuse des Citadins, qui affiche une moyenne de 12,7 points par match.
La grande joueuse de six pieds, doctorante en psychologie, a été la bougie d’allumage des deux premières victoires des Citadins face à leurs adversaires de l’Université Concordia et de l’Université Bishop’s en récoltant 16 et 18 points. Les Martlets de McGill l’ont toutefois limitée à quatre points, infligeant aux Citadins leur première défaite de la saison le 16 novembre dernier. «Nous allons rebondir et nous adapter pour les battre à notre tour après le congé des Fêtes», promet-elle.
Du collégial AA au sport universitaire
Originaire d’Amqui, dans la vallée de la Matapédia, Camille Michaud enfile les paniers depuis l’école primaire. «J’ai suivi les traces de ma grande sœur, raconte-t-elle en précisant que son aînée mesure six pieds et deux pouces. Je n’étais pas la plus grande de la classe à l’époque. C’est à l’école secondaire que j’ai eu une poussée de croissance et que je suis devenue une joueuse de centre.»
Rares sont les joueuses de basketball universitaire qui proviennent du réseau collégial AA. Les entraîneurs courtisent plutôt les joueuses vedettes du réseau AAA. Camille Michaud est l’exception qui confirme la règle: à Rimouski, dans le collégial AA, elle a dominé à tel point qu’elle a attiré l’attention des recruteurs. C’est Jacques Verschuere, entraîneur des Citadins de 2003 à 2011, qui l’a invitée au camp de sélection de l’UQAM. «J’avais du retard à rattraper par rapport aux joueuses issues du collégial AAA», se rappelle-t-elle. Patiente, elle a progressé dans l’ombre des Jessica Bibeau-Côté, Irline Noël, Karine Boudrias et Émie Simard.
C’est avec le changement de garde à la barre de l’équipe qu’elle est devenue une joueuse partante et elle ne tarit pas d’éloges à l’endroit de son entraîneuse, Albena Branzova, qui en est à sa troisième saison avec les Citadins. «Albena et son mari [NDLR: Vladimir Dimitrov, entraîneur-adjoint] ont transformé le visage de l’équipe, souligne-t-elle. Ils ont implanté un système qui permet à toutes les joueuses de développer leur potentiel. Rien n’est laissé au hasard, de la préparation physique aux stratégies de jeu, en passant par les entraînements et les services d’une psychologue sportive. Nous avons une excellente chimie d’équipe.»
Réussite scolaire et engagement communautaire
Il n’y a pas que sur le terrain que la meneuse des Citadins se démarque, puisqu’elle a complété son baccalauréat avec une moyenne de 4,0 sur 4,3. On lui a décerné l’an dernier le Prix Leadership et engagement social du Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ) pour son implication à titre de bénévole pour le Centre Tel-Écoute (depuis 2010), son travail d’assistante de recherche au Laboratoire de recherche sur la santé mentale des jeunes en contexte scolaire de l’UQAM (depuis 2011), son poste d’assistante auprès du groupe Autisme et troubles envahissants du développement Montréal (à l’été 2012), et sa tâche d’auxiliaire d’enseignement pour le Département de kinanthropologie (à l’automne 2012). Elle trouve aussi le temps de participer aux cliniques de développement en basketball organisées par les Citadins quelques fois par session.
Le dernier chapitre… sportif
L’été dernier, Camille Michaud a vécu de beaux moments lors des Jeux de la Francophonie, qui se déroulaient à Nice, en France. Seule représentante de l’UQAM, elle a fait équipe avec des joueuses de McGill et de l’Université Laval au sein de l’équipe du Québec. «Ce fut la plus belle expérience de ma carrière, confie-t-elle. Nous avons terminé au quatrième rang. Nous avons perdu par un point en demi-finale contre la Côte-d’Ivoire.»
Elle donnera le meilleur d’elle-même afin de propulser les Citadins vers les plus grands honneurs cette saison, car il s’agit de sa cinquième et dernière année d’éligibilité sur la scène sportive universitaire. «Je joue au basketball depuis mon enfance, alors ce ne sera pas évident de passer à autre chose, affirme la future retraitée de 23 ans. Mais d’un autre côté, j’adore mes études et je sais qu’elles me tiendront passablement occupée au cours des prochaines années.»
Le basketball ne sera pas très loin non plus: son projet de thèse – elle est inscrite depuis cet automne au profil combiné scientifique-professionnel sous la direction de la professeure Maryvonne Merri – porte en effet sur les jeunes de milieux défavorisés qui jouent au basketball de rue.