Inuvik est une ville des Territoires du Nord-Ouest située à environ 100 km de l’océan Arctique, au nord du cercle polaire. C’est de là qu’Étienne Théroux donnera ses premiers coups de pédale le 13 juin prochain afin d’amorcer un périple qui le mènera jusqu’à Ushuaïa, en Terre de Feu, à l’extrémité sud de l’Argentine. L’étudiant au certificat en communication, qui relève ce défi au profit d’Équiterre, parcourra 27 000 km en 18 mois, visitant 14 pays. Rien de moins!
Étienne Théroux aurait pu traverser les Amériques en longeant la côte Pacifique, mais il a préféré choisir un itinéraire plus sportif. «Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué? demande-t-il en riant. Je vais emprunter les routes qui piquent à travers les Rocheuses au Canada et aux États-Unis, la Sierra Madre au Mexique et les Andes en Amérique du Sud. Bref, je suivrai la ligne de séparation des eaux des grands bassins versants… je serai sur le toit des Amériques!» Le gain en élévation, c’est-à-dire la hauteur du total des montées tout au long du parcours, sera de 350 km, soit 40 fois l’altitude du mont Everest! «Heureusement, tout ce qui monte doit redescendre», souligne en riant le cycliste.
Son partenariat avec Équiterre, pour promouvoir le transport durable et l’agriculture biologique, l’amènera à s’arrêter près de quatre mois en Amérique centrale et en Amérique du Sud afin de faire du volontariat dans des fermes biologiques. La cause lui tient à cœur – il prévoit compléter son baccalauréat par cumul avec un certificat en coopération internationale –, mais cet arrêt lui permettra aussi de se synchroniser avec les saisons. «Si j’effectuais le trajet sans arrêt, j’arriverais en plein hiver en Amérique du Sud», note l’étudiant, qui a déjà travaillé comme guide touristique.
Il prévoit rouler entre 90 et 100 km par jour, en se réservant une journée de repos aux trois jours. Il dormira dans les campings, chez l’habitant ou sur le bord de la route. «Certaines personnes viendront faire des bouts de parcours avec moi en vélo, mais je serai en solitaire la plupart du trajet», note le jeune homme de 26 ans, originaire de la banlieue de Québec. La solitude ne l’effraie pas. «Je suis allé en France seul après mes études secondaires et j’ai fait six mois d’études à Barcelone lors de ma technique en tourisme, alors j’ai l’habitude. Et puis ce sera l’occasion de perfectionner mon espagnol.»
Des défis de taille
Étienne Théroux amorcera une tournée du Québec le 19 mai, un «petit 1 200 km» en passant par Sherbrooke, Québec, Charlevoix, le Saguenay et la Mauricie. «Je souhaite faire connaître mon projet, peaufiner ma forme physique et tester mon matériel, explique-t-il. Au début de mon voyage, d’Inuvik à Dawson, j’emprunterai une route de 800 km en terre battue, le long de laquelle on ne retrouve que trois villages. J’ai intérêt à être à l’aise avec mon matériel.»
En effet, car plusieurs autres défis attendent le cycliste. «Le Colorado est très montagneux, ce qui constituera un bon test, mais je crois que le plus dur sera l’ascension du plus haut col emprunté par une route en Amérique, dans le nord de l’Argentine. Celui-ci culmine à 4 895 mètres. À la fin du parcours, il me faudra aussi traverser la Patagonie, réputée pour ses vents violents.»
Ce n’est pas la première aventure cycliste d’Étienne Théroux, qui a déjà traversé le Canada à vélo en 2005 en compagnie d’un ami. Mais celle-ci risque d’être autrement plus mémorable. «Je vais bloguer et mettre des photos et des vidéos en ligne sur mon site Web tout au long de mon périple», souligne-t-il. Son objectif est d’en faire un montage global une fois revenu au Québec, en décembre 2013. La moitié des dons recueillis sur son site internet sera versée à Équiterre, l’autre moitié servira à financer son aventure.