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Une étude explique un coup de froid majeur s’étant produit il y a environ 13 000 ans

31 janvier 2012 à 10 h 01

Mis à jour le 17 septembre 2014 à 18 h 09

Le professeur Claude Hillaire-Marcel, du Département des sciences de la Terre et de l’atmosphère, et Christelle Not , diplômée du doctorat en sciences de l’environnement et postdoctorante à l’Université de Tokyo, sont les auteurs d’un article intitulé «Enhanced sea-ice export from the Arctic during the Younger Dryas», qui paraît aujourd’hui sur le site de recherche scientifique Nature Communications.


Au cours du réchauffement climatique qui a mis un terme à la dernière grande glaciation et conduit au climat actuel du globe, un coup de froid majeur s’est produit il y a de cela entre 12 000 et 13 000 ans. Il a été baptisé “Dryas récent” en raison de la réapparition d’une plante de toundra arctique ou d’altitude (Dryas octopetala) dans les enregistrements palynologiques (basés sur les spores et grains de pollen) des tourbières européennes couvrant l’intervalle.

Cet épisode «froid» a longtemps attiré l’intérêt des chercheurs, notamment parce qu’il a été accompagné d’un ralentissement important de la circulation océanique et d’une progression méridionale de plus de 1 000 km du front polaire dans l’Atlantique Nord, explique Claude Hillaire-Marcel, titulaire de la Chaire UNESCO en Changement à l’échelle du globe, et membre du Centre de recherche en géochimie et géodynamique (GÉOTOP).

L’article démontre que l’épisode du “Dryas récent” correspond à une phase d’évacuation majeure de la glace de mer de l’Océan Arctique vers l’Atlantique Nord, susceptible d’expliquer l’extension du front polaire vers le sud et le ralentissement de la circulation océanique de l’Atlantique Nord, et donc le coup de froid important subi en particulier en Europe de l’Ouest. Cette réactivation de la production de glace de l’Arctique dans la mer de Beaufort, puis son évacuation à travers l’Arctique central, aurait été liée au drainage d’un lac glaciaire, le long du corridor de la rivière Mackenzie.

L’article de Not et Hillaire-Marcel confirme le rôle important de l’Océan Arctique dans le système climat-océan des hautes latitudes de l’Hémisphère Nord. Il met aussi en relief le fait que l’impact d’un apport d’eau douce accru sur la circulation dans l’Atlantique Nord est surtout significatif lorsqu’il passe par l’intermédiaire de la glace de mer.