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Toujours plus haut!

Noémie Forget saute à la perche et remporte des médailles en portant fièrement les couleurs des Citadins.

Par Pierre-Etienne Caza

30 avril 2012 à 0 h 04

Mis à jour le 17 septembre 2014 à 19 h 09

Voler comme un oiseau? Non. Comme un avion? Non plus. C’est plutôt le rêve de voler comme une perchiste que caressait Noémie Forget à l’âge de sept ans. La fillette avait vu une épreuve de saut à la perche à la télévision et elle se promettait bien de tenter l’expérience un jour. «La sensation est unique quand je plie la perche, que je prends de la hauteur et que je franchis la barre, surtout si je bats chaque fois mes propres marques», note avec amusement la jeune femme de 19 ans, aujourd’hui championne provinciale et universitaire du Québec.

Originaire de Cognac, dans la région de Charente, en France, Noémie Forget saute à la perche depuis l’âge de 12 ans. Elle a d’abord été entraînée au sein du club local d’athlétisme par l’entourage du champion mondial Renaud Lavillenie. «Lors de ma première compétition, j’avais réussi à franchir la barre à 1 m 90, ce qui constituait un record de Charente pour ma catégorie», se rappelle-t-elle en riant. Après une pause pour se consacrer à d’autres disciplines de l’athlétisme, elle est revenue à la perche, progressant rapidement jusqu’à pouvoir franchir la barre à 3 m. «Je suis restée bloquée à cette hauteur pendant un an et demi. C’est en m’installant à Montréal que j’ai pu aller au-delà, peut-être parce que j’avais besoin de changer d’air.»

Un saut au Québec

Noémie Forget aurait pu poursuivre ses études et sa carrière sportive en Europe, mais le goût de l’aventure et du dépaysement l’a conduite au Québec. Inscrite au baccalauréat en administration, profil marketing, à l’École des sciences de la gestion, elle en est à son quatrième trimestre. «J’aimerais beaucoup travailler dans le domaine du marketing sportif», précise-t-elle.

Dès son arrivée à Montréal, elle a joint les rangs du club Montréal International, où elle s’entraîne sous la houlette d’Ambroise Courteau. En 11 compétitions intérieures, elle est passée de 3 m 33, en novembre dernier, à 3 m 70 en mars, brisant quatre fois son propre record et récoltant le titre de championne provinciale et universitaire du Québec.

C’est elle qui a approché les représentants du Centre sportif de l’UQAM afin de joindre les rangs des Citadins, en janvier dernier. «Nous sommes heureux qu’elle fasse désormais partie des Citadins et qu’elle performe à la hauteur de son talent sur la scène nationale et internationale», affirme fièrement Daniel Méthot, responsable du sport d’élite.

Des échos du Canada!

La perchiste est retournée en France en mars dernier afin de participer à une compétition qui se déroulait en banlieue de Paris. Elle a terminé au deuxième rang des espoirs (moins de 23 ans), égalant sa marque de 3 m 70 précédemment réussie aux championnats en salle du Québec.

Le journal de sa région, le Charente Libre, donne toujours des nouvelles de l’expatriée. «Je suis encore affiliée à mon club là-bas, mais lorsque je participe à des compétitions en France, des perchistes viennent me voir pour me dire : Ah! C’est toi la perchiste du Canada!»

Le saut à la perche féminin est une discipline olympique depuis les Jeux de Sydney, en 2000, tandis que les hommes s’y adonnent depuis les premiers Jeux de l’ère moderne, en 1896 – à l’époque, les perches étaient en frêne, en chêne ou en merisier! Elles sont aujourd’hui en fibre de verre et en fibre de carbone. La taille d’une perche varie de 3 m pour les débutants à près de 5 m pour les seniors (Noémie Forget utilise des perches de 4 m 30).

La championne mondiale de la discipline, la Russe Yelena Isinbayeva, est la seule femme à avoir franchi la barre des 5 mètres – son record du monde est de 5 m 06, précise avec admiration Noémie Forget.

Objectif de l’été : 4 mètres

La représentante des Citadins amorcera à la fin mai la saison estivale de compétitions extérieures. Son objectif : franchir la barre des 4 mètres. «La meilleure Française de mon âge saute présentement 4 m 36», note l’étudiante-athlète, qui participera à la mi-juillet à un autre Championnat de France dans la catégorie Espoir.

Puisque les meilleures perchistes mondiales sont trentenaires, Noémie Forget a encore de belles années devant elle. Son rêve le plus fou est d’obtenir sa place au sein de l’équipe de France. Ensuite, elle pourra rêver qu’elle vole jusqu’aux championnats du monde ou, pourquoi pas, jusqu’aux Jeux olympiques…