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Le projet de loi sur l’intimidation et la violence à l’école jugé trop timide par le GREE

19 avril 2012 à 11 h 04

Mis à jour le 17 septembre 2014 à 18 h 09

Le Groupe de recherche sur l’éducation éthique et l’éthique en éducation (GREE) participait le 29 mars dernier aux auditions publiques de la Commission de la culture et de l’éducation de l’Assemblée nationale sur le projet de loi no 56, visant à lutter contre l’intimidation et la violence à l’école. Le GREE, dont la directrice est la professeure Nancy Bouchard, du Département de sciences des religions, a ainsi pu faire part de ses préoccupations et recommandations sur le projet de loi à l’étude, en plus de soumettre aux parlementaires son mémoire sur le sujet.


«Nous souscrivons à un tel projet pour un milieu d’apprentissage sain et sécuritaire et pour une plus grande vigilance par rapport à la violence sous toutes ses formes, ont écrit les chercheurs du GREE dans une lettre publiée hier dans le Devoir. Nous sommes d’accord avec une loi prescrivant l’adoption de comportements empreints de civisme et de respect à l’école et, inversement, proscrivant les comportements qui vont à l’encontre de la reconnaissance de l’autre et des valeurs communes (racisme, sexisme, homophobie, xénophobie, taxage, intimidation et cyberintimidation, etc.)


Cependant, dans sa forme actuelle, ce projet de loi risque fort de ne pas atteindre les visées qu’il poursuit. D’abord, tel qu’il est présenté, il risque d’entretenir une perception négative de l’école et de son personnel par la diffusion annuelle d’un rapport sur le nombre et la nature des cas de violence et d’intimidation ayant fait l’objet de plaintes dans chaque école. Plus une école sera rigoureuse dans l’application du plan d’action visant à lutter contre la violence, plus elle recevra de plaintes et, en conséquence, plus son portrait annuel sera perçu négativement alors qu’en réalité, le personnel scolaire aura peut-être tout simplement fait son travail avec une plus grande vigilance. Et si le «bulletin» d’une école est considéré comme insatisfaisant par la ministre, le projet de loi prévoit des sanctions pécuniaires.»


(…) La réflexion devrait se poursuivre de manière à améliorer le projet de loi et à accompagner celui-ci d’un document d’orientations ministériel, afin de bien distinguer ce qui relève de la loi elle-même de ce qui relève des modalités et lieux d’application, dans le but de traiter efficacement la violence à l’école, mais aussi de la prévenir par une éducation au respect de la dignité humaine.


On peut lire le mémoire du GREE (versions abrégée et intégrale) et visionner l’audition en commission parlementaire.


Notons que le GREE a désormais sa propre revue numérique, Les Dossiers du GREE, accessible gratuitement.