Voir plus
Voir moins

La science autrement

Rendre la science plus attirante et proche des jeunes, voilà le principal défi de la nouvelle Chaire de recherche sur l’intérêt des jeunes à l’égard des sciences et de la technologie.

Par Valérie Martin

6 février 2012 à 0 h 02

Mis à jour le 17 septembre 2014 à 19 h 09

Lorsqu’il est question de sciences et de technologie, la plupart des élèves du secondaire, et même du primaire, font la grimace. «Selon eux, un scientifique a les cheveux blancs, porte un sarrau et travaille seul dans un milieu clos. Ce qu’il fait de ses journées, les élèves ne le savent pas trop, mais ils ne veulent surtout pas lui ressembler!», regrette Patrice Potvin, professeur au Département de didactique et co-titulaire de la Chaire de recherche sur l’intérêt des jeunes à l’égard des sciences et de la technologie, une nouvelle chaire qu’il dirigera aux côtés d’Abdelkrim Hasni, professeur à l’Université de Sherbrooke, et dont la création a été rendue possible grâce à la collaboration de neuf commissions scolaires de l’Estrie, des Laurentides, de la Montérégie et de la région de Montréal.

Les recherches porteront sur les facteurs scolaires comme les méthodes d’enseignement, les contenus pédagogiques, les outils d’apprentissage et la formation des enseignants qui peuvent jouer un rôle dans l’intérêt ou le désintérêt des jeunes pour les sciences et la technologie. «Nous allons concentrer nos efforts sur ce qui se passe en classe et travailler étroitement avec les enseignants, les parents, les orienteurs scientifiques et les directeurs d’écoles dans le but de recueillir entre autres leurs perceptions sur la question», précise Patrice Potvin.

Pour piquer la curiosité des élèves, la science doit pouvoir être vécue en classe, croit le professeur. «Si on leur propose de créer un protocole scientifique pour trouver l’essuie-tout le plus absorbant, les écoliers auront pour tâches de chercher, d’expérimenter et de construire un argumentaire solide. Tout ça relève de l’expérience scientifique. Si on s’en tient à enseigner les résultats de recherche, les écoliers ne se sentiront pas interpellés, ils pourraient même se sentir écrasés, comme si la science n’était pas à leur portée.»

La chaire a pour but de stimuler les jeunes à choisir une carrière scientifique. Depuis 15 ans, rappelle le professeur, on note une baisse des inscriptions en sciences, au secondaire et au postsecondaire, et ce, dans l’ensemble des pays de l’OCDE. «Cette situation fait en sorte qu’il y a de moins en moins de personnel qualifié et de plus en plus de besoins. C’est une perte pour la société», déplore-t-il.

Éducation des adultes

Le programme court de deuxième cycle en didactique de la science et de la technologie au secondaire s’adresse aux enseignants qui souhaitent mettre à jour leurs connaissances dans le domaine et mieux comprendre les nouvelles approches et méthodes d’apprentissages préconisées dans l’enseignement des sciences (approche par compétences, apprentissage par problèmes et par projets, multidisciplinarité et intégration des savoirs technologiques). Offert à temps partiel par la Faculté des sciences de l’éducation et la Faculté des sciences, en collaboration avec l’École de technologie supérieure (ÉTS), ce programme accueille depuis un an une cohorte spéciale formée d’une quinzaine d’étudiants. «Ce sont des enseignants, des formateurs-accompagnateurs et des conseillers pédagogiques provenant des quatre coins du Québec qui travaillent dans le secteur de l’éducation aux adultes», explique Patrice Potvin, directeur du programme court. Le projet de cohorte spéciale a reçu du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) une subvention de 2,5 millions $ afin de revoir et d’adapter ce programme court aux réalités de l’éducation des adultes.

Selon le professeur, l’UQAM jouit maintenant de la reconnaissance du MELS quant à la pertinence et à l’excellence du programme court. «Nous formons la relève en enseignement de la science et de la technologie au secondaire en plus d’offrir de la formation continue aux enseignants du domaine», rappelle-t-il.

Les étudiants de la cohorte spéciale termineront leur formation cet été.