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Une jeune femme de valeurs

L’étudiante en relations publiques Flavie Ressiot a été nommée Jeune leader 2011 par l’Association québécoise des organismes de coopération internationale.

Par Valérie Martin

2 mai 2011 à 0 h 05

Mis à jour le 17 septembre 2014 à 19 h 09

Flavie Ressiot cumule deux emplois, préside le groupe Oxfam-Québec UQAM, vient de faire l’acquisition d’un Blackberry pour «être certaine de répondre à tout le monde dans des délais assez courts» et collecte des fonds pour les sinistrés du Japon, tout ça en terminant sa dernière session universitaire. L’étudiante au baccalauréat en communication, volet relations publiques, est une jeune femme occupée… et adore l’être. «J’ai toujours eu un horaire très chargé. Si j’ai trop de temps libre, je deviens paresseuse», révèle-t-elle. Dans un même souffle, elle avoue ne pas dormir beaucoup. «Il faut bien que j’aie une vie sociale aussi!»

En février dernier, dans le cadre de la Semaine du développement international, Flavie Ressiot a été nommée Jeune leader 2011 par l’Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI), en compagnie de sept autres lauréats de moins de 30 ans. Ce titre souligne l’engagement social de ces jeunes, tant au niveau local qu’international. «J’ai été très touchée de recevoir le prix. Je me sens reconnue pour ce que j’aime et encouragée à poursuivre dans la même veine», témoigne celle qui est bénévole pour Oxfam-Québec depuis cinq ans.

De l’Équateur à l’Himalaya

La coopération internationale, Flavie Ressiot connaît depuis l’enfance. «Ma mère a été coopérante en Afrique pendant deux ans. Elle m’a sensibilisée très tôt aux différences entre le Nord et le Sud. Et à la chance que nous avons.» Durant ses études secondaires, Flavie fait du bénévolat auprès des personnes handicapées, de l’écoute active auprès de personnes en détresse … Bref, elle n’arrête pas. Mais ce qu’elle souhaite avant tout, c’est de faire un stage de coopération internationale. En secondaire 4, son rêve se concrétise : elle s’envole, avec les étudiants de sa classe, pour l’Équateur, direction les Andes, à plus de 2 000 mètres d’altitude. Pendant deux semaines, elle vivra dans la communauté quichua de San Clemente. «Nous avons construit une parcelle de route en pierre. C’était un stage court, mais très intense et vraiment physique. Les gens de la communauté ont su exploiter la force physique d’une bande de jeunes!»

Dans le cadre de ses études collégiales en sciences humaines, profil monde au Cégep Marie-Victorin, Flavie Ressiot part de nouveau, cette fois en Inde, au cœur de l’Himalaya, durant trois mois. Le programme offre une session complète à l’étranger où les étudiants partagent leur temps entre les heures de cours données dans les communautés – visite d’un barrage hydro-électrique dans le cadre d’un cours de géographie, rencontre avec le traducteur du Dalaï-Lama dans le cadre d’un cours de philosophie – et celles dédiées au bénévolat. «À Dharamsala, je suis devenue éboueuse. Avec mon sac de jute, j’allais cogner à la porte des gens et je ramassais le papier et les bouteilles, raconte la jeune femme. Un jour, un homme m’a dit qu’il avait compris l’importance de ce geste puisqu’une Blanche venait d’aussi loin pour recycler. Sa communauté devait par conséquent mettre aussi la main à la pâte. Ça m’a beaucoup touchée.»

Agir localement

En 2009, elle joint le groupe Oxfam-Québec UQAM, qui organise des campagnes d’information sur le campus à propos des enjeux Nord-Sud, de la coopération et de la solidarité internationales. «Nous sommes environ une quinzaine de membres. Pour intéresser les étudiants aux réalités Nord-Sud, il faut que cela touche leur quotidien et qu’ils se sentent capables d’agir de manière concrète. Je crois beaucoup aux actions locales qui ont des répercussions globales. Pour souligner la Journée mondiale de l’eau, par exemple, nous avons suggéré aux étudiants de diminuer leur consommation de bouteilles d’eau sur le campus. Nous exerçons d’ailleurs des pressions sur la direction de l’université afin que ces bouteilles soient bannies du campus.»

Pourquoi a-t-elle choisi d’étudier en relations publiques? «Au moment de l’inscription, j’ai coché la mauvaise case, soit relations publiques au lieu de relations humaines, et c’est comme cela que je me suis retrouvée en relations publiques, admet-elle en riant. C’est certain qu’au début, j’étais la hippie de la classe! Mais, peu à peu, j’ai trouvé ma place.» Flavie Ressiot ne regrette pas son choix. «Selon nos professeurs, un relationniste doit toujours faire preuve de transparence et d’intégrité, des valeurs importantes pour moi. De plus, nous avons toujours le choix de travailler dans une organisation qui cadre avec nos valeurs et c’est ce que je recherche.» Un stage à l’AQOCI effectué l’été dernier comme assistante aux communications a confirmé son intérêt pour le domaine. «J’aimerais travailler comme chargée de communications pour un organisme de coopération internationale, mais je laisse la porte ouverte, confie-t-elle. La vie m’a toujours guidée au bon endroit.»

On peut aussi voir le profil vidéo de Flavie Ressiot sur YouTube : http://www.youtube.com/watch?v=Tjmwf4KthA&feature=player_embedded#