Voir plus
Voir moins

Un département en pleine forme

Maintenant rattaché à la Faculté des sciences, le Département de kinanthropologie dispose désormais d’équipements de pointe pour la formation et la recherche.

Par Claude Gauvreau

18 avril 2011 à 0 h 04

Mis à jour le 17 septembre 2014 à 19 h 09

1, 2, 3, go! Le joueur arrête sa course 30 mètres plus loin, revient lentement sur ses pas et se remet en position de départ pour un nouveau sprint. Le mercredi 30 mars dernier, au Complexe sportif Bell, à Brossard, les joueurs de l’Impact de Montréal se sont livrés à des exercices sous les yeux de leurs entraîneurs… et d’Alain Steve Comtois.

Spécialiste de la physiologie de l’exercice, ce professeur du Département de kinanthropologie dirige une recherche sur les performances physiques des joueurs de soccer dans les compétitions d’élite. «Nous avons demandé à des joueurs de l’Impact de Montréal d’effectuer des sprints répétés sur 30 et 100 mètres pour récolter des données sur leur métabolisme, qui permettront d’évaluer leur endurance à l’effort», explique le chercheur.

Pour réaliser son étude, menée en collaboration avec Gil Oriols, entraîneur adjoint de l’Impact, et Éric Leroi, directeur technique à la Fédération de soccer du Québec, Alain Steve Comptois utilise un analyseur métabolique portable qui sert à mesurer la quantité d’énergie dépensée par les joueurs, ainsi que des mini-appareils permettant de mesurer le débit et les pulsations cardiaques en situation de course. «Nous espérons que les joueurs accepteront de les porter lorsqu’ils disputeront des matches l’été prochain.»

Nouvelles infrastructures

Les appareils utilisés par le chercheur font partie des nouveaux équipements dont vient de se doter le Département de kinanthropologie : un laboratoire d’activité physique et une salle d’exercices comprenant des appareils de pointe servant à la musculation et à l’entraînement cardiomusculaire, ainsi qu’à l’évaluation de la condition physique. Leur acquisition a été financée par Industrie Canada (1,2 M $) et par le ministère québécois du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation (1,6 M $) dans le cadre du Programme d’infrastructure du savoir, un investissement fédéral-provincial combiné de plus d’un milliard de dollars qui, au cours des deux prochaines années, contribuera au renouvellement des infrastructures des collèges et des universités.

«Ces équipements visent d’abord à répondre aux besoins de la formation et de la recherche, note le professeur Antony Karelis, également du Département de kinanthropologie. Ils seront particulièrement utiles pour comprendre les impacts de l’exercice physique sur la santé de populations éprouvant des problèmes d’ordre neurologique, pulmonaire et cardiovasculaire, ou souffrant de diabète et d’obésité. Ils pourront même servir à des athlètes qui veulent parfaire leur entraînement physique.»

La kinan… quoi?

Auparavant rattaché à la Faculté des sciences de l’éducation, le Département de kinanthropologie a déménagé ses pénates dans les locaux du Complexe des sciences Pierre-Dansereau en août dernier. «Il s’agit d’une migration naturelle, car plusieurs de nos professeurs possèdent des affinités avec des chercheurs de la Faculté des sciences, en particulier ceux en biochimie, en sciences biologiques et en physiologie», observe Alain Steve Comtois.

La kinanthropologie est une jeune discipline scientifique, encore peu connue, qui s’intéresse à la motricité humaine dans ses dimensions biomécaniques, physiologiques et bio-chimiques, rappelle le professeur. Reliée à des préoccupations de santé, d’éducation et de loisirs, l’étude de la motricité humaine a engendré divers champs de recherche. «À l’UQAM, nous nous spécialisons dans cinq grands domaines : didactique de l’activité physique et de la santé, éducation motrice, ergonomie, neuromotricité et physiologie de l’effort, souligne Alain Steve Comtois. Nos recherches portent notamment sur les moyens d’aider les gens souffrant de diabète, de maladies respiratoires ou cardiaques à maintenir ou à retrouver une forme physique leur permettant d’avoir une vie active.»

En matière de formation, le département offre une maîtrise en kinanthropologie et un baccalauréat d’intervention en éducation physique comportant deux profils, l’un en enseignement de l’éducation physique et à la santé et l’autre en kinésiologie. Ce dernier vise à donner aux étudiants une formation professionnelle (400 heures de stage) les préparant à intervenir dans différents milieux : sportif, conditionnement physique, rééducation motrice et récréatif.