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Luc-Alain Giraldeau publie un article dans la section Perspectives du magazine Science

17 novembre 2011 à 20 h 11

Mis à jour le 17 novembre 2011 à 20 h 11

Le professeur Luc-Alain GiraldeauLe spécialiste du comportement animal Luc-Alain Giraldeau, professeur au Département des sciences biologiques et vice-doyen à la recherche de la Faculté des sciences, a été invité par la prestigieuse revue Science à rédiger un article dans sa section Perspectives. Signés par des scientifiques reconnus comme des leaders dans leur domaine, les articles de la section Perspectives visent à apporter une opinion sur des travaux récemment publiés. Intitulé «When More Is More» («Quand plus, c’est plus»), l’article publié par Luc-Alain Giraldeau dans le numéro du 18 novembre de Science commente une recherche sur la psychologie animale menée par deux chercheurs rattachés au Behavioural Ecology Research Group de l’Université d’Oxford, Esteban Freidin et Alex Kacelnik, parue dans le même numéro.

Portant sur l’évolution des mécanismes de décision, l’article d’origine s’intéresse aux stratégies alimentaires des étourneaux. Il vise à démontrer que lorsque des étourneaux sont confrontés à un choix dans leur recherche de nourriture, l’information contextuelle dont ils disposent nuit à leur décision quand ce choix est simultané (un effet connu en psychologie sous le nom de «moins, c’est plus» / «less-is-more» selon lequel trop d’information peut nuire à la prise de décision), mais qu’elle leur est utile quand le choix est séquentiel : «quand plus, c’est plus». Les choix séquentiels correspondant plus naturellement aux choix qui se présentent aux étourneaux dans leur recherche de nourriture, les auteurs soutiennent que le mécanisme de décision de ces oiseaux doit avoir évolué dans une situation de choix séquentiel et que l’effet «moins c’est plus» pourrait simplement dériver d’une situation artificielle de choix simultané.

Selon Luc-Alain Giraldeau, il est possible que les auteurs de cette recherche aient raison, mais il observe que les prises de décision des oiseaux étaient loin d’être parfaites, même si l’information contextuelle les aidait à mieux performer dans la situation expérimentale de choix séquentiel. «Des composantes naturelles importantes du processus de décision des étourneaux ont peut-être été négligées, propose-t-il. Bien des animaux sociaux, incluant les étourneaux, utilisent l’information obtenue en observant les succès et échecs de leurs congénères quand ils sont confrontés à des choix. De futures études sur le processus de décision devraient tenir compte de cette composante sociale.»