L’enquête intitulée «Rémunération: quelles sont les meilleures pratiques pour vous motiver?», réalisée auprès de 836 membres de l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés du Québec, démontre que, contrairement à la croyance populaire, la rémunération et les bonis de performance ne rendent pas les employés plus productifs. Ces mesures peuvent parfois même s’avérer contre-productives et mener à l’épuisement professionnel.
Dirigée principalement par Jacques Forest, professeur au Département d’organisation et ressources humaines de l’ESG UQAM, la recherche avait comme objectif de vérifier certaines hypothèses en lien avec les effets de la rémunération sur la motivation et la démotivation au travail. L’équipe de chercheurs se composait également de Marylène Gagné, professeure à l’Université Concordia, de Nathalie Houlfort, professeure au Département de psychologie, ainsi que de Sarah Girouard et Laurence Crevier‐Braud, doctorantes en psychologie industrielle‐organisationnelle.
«Les entreprises accordent une importance disproportionnée au pouvoir motivationnel de l’argent car elles croient qu’ajouter encore et toujours plus d’argent ─ en salaire, en avantages sociaux ou en bonis ─ mènera systématiquement à plus de bien-être et de performance, alors que c’est faux dans la majorité des cas, explique Jacques Forest. Il est donc primordial de s’intéresser à la satisfaction des besoins psychologiques des employés plutôt que de vouloir augmenter leur rémunération.»
La recherche démontre de plus que les employés qui travaillent plus spécifiquement en lien avec leurs intérêts ou par vocation sont plus heureux (augmentation du bien-être) et plus performants au travail que ceux qui le font strictement «pour l’argent». Ces employés sont aussi moins sujets à l’épuisement et mettent plus d’énergie et d’efforts dans leurs tâches. Une réalité qui touche autant les employés des entreprises privées que publiques.
Rappelons que le professeur Jacques Forest est récipiendaire du Prix de la relève professorale en recherche de l’ESG UQAM pour ses travaux sur la motivation et le plaisir au travail.