Pour Daniel Garneau, géocartographe à la Cartothèque du Service des bibliothèques, Pierre Dansereau est l’être le plus extraordinaire qu’il ait jamais rencontré. «Il faisait preuve de compassion et possédait une grande humilité malgré son érudition», affirme celui qui a travaillé avec l’écologiste durant 22 ans à titre d’assis tant de recherche. «Il cherchait toujours le mot juste. Les prix, les récompenses et les honneurs ne l’intéressaient pas.» Devant les hommages, le scientifique devenait nerveux. «Je l’ai souvent vu très ému», confie Daniel Garneau.
Le géographe se rappelle ses nombreux voyages de recherche au Brésil en compagnie de Pierre Dansereau. Lors d’une excursion dans l’état de Santa Catarina (dans le sud du Brésil), l’écologiste s’est mis à donner une leçon de botanique locale… à un botaniste brésilien! «Loin d’être froissé, le botaniste riait de la situation. Pierre Dansereau savait tout!»
Les Brésiliens ont été les premiers à reconnaître Pierre Dansereau comme un grand scientifique. «Le Brésil était sa seconde patrie», relate Daniel Garneau. Pierre Dansereau parlait un portugais parfait. Les Brésiliens le complimentaient d’ailleurs souvent sur la qualité de son portugais.»
Ayant complété une maîtrise en sciences de l’environnement sous la direction de Pierre Dansereau, Daniel Garneau se souvient de lui comme d’un professeur fascinant à écouter. «Sa vision de l’enseignement, comme celle qu’il avait de l’environnement, était holistique. Il partait dans tous les sens, et il était souvent impossible de prendre des notes, raconte-t-il. En contrepartie, nous avions une tonne de textes à lire!»
Travailleur de l’ombre, Daniel Garneau a réalisé de nombreux travaux de cartographie pour Pierre Dansereau. Ses cartes de la végétation de l’Amérique du Nord et l’Amérique du Sud, basées sur les classes de formation de la végétation selon Dansereau, seront exposées à l’UQAM dans le cadre des activités visant à rendre hommage au scientifique. «Dans les années précédant sa retraite, comme il était déjà assez âgé, je devais prendre soin de lui, gérer la logistique de ses voyages, lui alléger la vie. C’était un deuxième père pour moi», dit son fidèle collaborateur.