Gilles Vincent, directeur du Jardin botanique de Montréal, n’a pas connu intimement Pierre Dansereau, mais il tient à être présent à l’UQAM, le 5 octobre, pour participer aux hommages qui seront rendus au père de la pensée environnementale au Québec.
«Je me souviens qu’à l’époque de mes études de baccalauréat en sciences biologiques et de maîtrise en botanique à l’Université de Montréal, à la fin des années 70 et au début des années 80, le nom et l’oeuvre de Pierre Dansereau jouissaient d’une grande réputation. Il avait été le premier Canadien français à recevoir une bourse du Conseil de recherches du Canada, en 1940.»
Pierre Dansereau a tissé des liens privilégiés avec le Jardin botanique où il a travaillé à quelques reprises, rappelle son directeur. En 1940, peu de temps après son retour d’Europe, le chercheur travaille aux côtés du frère Marie-Victorin au Jardin botanique de Montréal où il est nommé botaniste, puis assistant directeur. Dans les années 70, il assumera la direction scientifique du Centre de recherches écologiques de Montréal (CREM), rattaché au Jardin, qui deviendra le Centre de recherche en sciences de l’environnement (CERSE) de l’UQAM.
«La plus grande réalisation du CREM, sous la direction de Pierre Dansereau, demeure le projet d’étude écologique de la zone de l’aéroport international de Montréal (EZAIM), un des premiers grands projets sur les impacts écologiques à être réalisé au Québec», souligne Gilles Vincent.
Le livre de Pierre Dansereau, Biogeography : An Ecological Perspective, publié en 1957, a constitué la première synthèse des connaissances en écologie, rappelle-t-il. «L’ancien conservateur scientifique du Jardin, le réputé biologiste André Bouchard, décédé l’an dernier, avait beaucoup d’estime pour cet ouvrage, l’un des plus cités dans les recherches en écologie», note le botaniste.
Au cours de sa carrière, Pierre Dansereau a fait de la recherche et a enseigné dans plusieurs universités au Canada et à l’étranger, indique Gilles Vincent. «Chercheur dans l’âme, il allait là où se trouvaient les conditions favorables pour faire avancer les connaissances.»