Le chargé de cours en finance Robert Pouliot, directeur du programme FidRisk et administrateur de FAIR Canada (Fondation canadienne pour l’avancement des droits des investisseurs), fait partie du groupe d’experts qui a dévoilé hier, à l’ESG UQAM, les paramètres d’un nouveau fonds d’indemnisation contre la fraude et la négligence fiduciaire, dont la couverture serait élargie à l’ensemble des fonds collectifs de 150 milliards $, au Québec, et de plus de 1 000 milliards $, au Canada. Leur proposition est présentée dans le mémoire Un fonds universel de protection contre la fraude et la négligence fiduciaire : Quand les investisseurs prennent leurs affaires en main, adressé au ministre des Finances du Québec, M. Raymond Bachand, ainsi qu’à l’Autorité des marchés financiers.
«Il est devenu plus sécuritaire aujourd’hui d’acheter une voiture usagée qu’un fonds collectif, non pas à cause des aléas du marché, puisque ce risque ne peut jamais être garanti, mais parce que la fraude est plus facile à commettre dans le monde du placement», conclut le groupe d’experts. Appuyé par La Coalition pour la protection des investisseurs, le groupe comprend également Louise Champoux-Paillé, ancienne présidente du Bureau des services financiers, administratrice de sociétés et secrétaire institutionnelle du Médac, Pierre Malo, administrateur de sociétés, ancien premier vice-président et responsable de la répartition stratégique chez Investissements PSP, Michel Mailloux, président de Mayhews et Associés, consultant spécialisé en déontologie financière, président à trois reprises de l’Institut québécois de planification financière (IQPF) et ancien cadre dirigeant de la Banque Nationale et du Trust Général, et Daniel Laurion, ancien directeur général de l’Autorité des marchés financiers
«Le monde financier a davantage besoin d’un fonds d’indemnisation contre la fraude qu’une autre industrie parce que son activité fiduciaire (courtage, gestion de portefeuille, fonds mutuels, caisses de retraite, conseils financiers, etc.) n’a aucune obligation de résultats vis-à-vis du client, contrairement à la banque commerciale qui, en plus, dispose de fonds propres importants», a déclaré Pierre Malo. Selon Daniel Laurion, «un fonds d’indemnisation est devenu une condition nécessaire mais insuffisante pour restaurer la confiance du marché et stimuler la concurrence. Ce fonds doit être accompagné d’un système de prévention axé sur l’éducation plus avancée en matière de fonds collectifs, et d’une notation fiduciaire des cabinets-conseils et de gestionnaires de portefeuille.»
«Le Canada est le seul pays du G-7 – le club des pays les plus riches du monde – où l’industrie de gestion n’a aucune organisation professionnelle ni d’autorégulateur, contrairement aux courtiers et aux divers représentants en épargne collective et conseillers en sécurité financière», observe pour sa part Michel Mailloux.
Signalons que le groupe d’experts a également entamé un programme de recherche avec l’UQAM et son École des sciences de la gestion, projet codirigé par le chargé de cours Robert Pouliot et le professeur René Delsanne, du Département de mathématiques.