Olivia Gibb et Luc Baillargeon-Nadeau, étudiants au Département des sciences de la Terre et de l’atmosphère, reviennent d’une mission océanographique à bord du navire CCGS Hudson, qui a duré trois semaines, au large des Grands Bancs de Terre-Neuve. Les étudiants étaient accompagnés d’André Poirier, agent de recherche en isotopes radiogéniques au Centre de Recherche en Géochimie et en Géodynamique (GEOTOP).
Le Hudson transportait un sous-marin téléguidé, le ROPOS, qui permet d’explorer et d’échantillonner les fonds océaniques grâce à un équipement qui s’adapte aux besoins de la mission en cours. L’un de ses objectifs était de dresser un bilan faunique de certaines zones affectées par les chalutiers, ainsi que de futures aires marines protégées. Plusieurs nouvelles espèces de coraux et d’éponges de mer vivant en eaux profondes jusqu’à 3000 mètres ont été découvertes.
Une étude portant sur le lien entre substrats géologiques, topographie sous-marine et faune a pu être entreprise grâce à un échantillonnage systématique et à un système sonar multi-faisceau installé sur le ROPOS. Diverses archives géologiques, dont des sédiments, roches, coraux fossilisés, de même que des nodules polymétalliques, ont pu être récupérées durant cette mission.
Enfin, un échantillonnage d’eau de mer à différentes profondeurs, de la surface à près de 3000 m, permettra la caractérisation chimique des masses d’eau actuelles qui constituent l’eau nord-atlantique, puisque toutes les composantes de celle-ci sont présentes dans le secteur visité. Cette signature chimique, déterminée grâce à l’analyse au GEOTOP-UQAM des isotopes d’éléments chimiques très rares, par exemple, le néodyme, ou abondants, comme les isotopes de l’oxygène et de l’hydrogène de la molécule d’eau, permettra de suivre le cheminement de l’eau nord-atlantique dans sa course vers l’océan austral.
Cette mission scientifique a été co-financée par le Ministère fédéral des Pêches et Océans (MPO) et le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie (CRSNG), suite à une collaboration entre des chercheurs du GEOTOP-Université du Québec à Montréal, de l’Université Memorial à Terre-Neuve, de l’Université Dalhousie à Halifax et du MPO. L’océan profond demeure encore à ce jour l’écosystème le moins bien connu de notre planète du point de vue de la biodiversité.