Une soixantaine d’étudiants en science politique provenant d’une dizaine d’universités canadiennes participeront au 11e Colloque de la recherche étudiante en science politique (CRESP), qui se tiendra à l’UQAM les 6 et 7 mai prochains. Organisé par six étudiants à la maîtrise et au doctorat, le colloque intitulé Ordre et désordre : la science politique à l’épreuve vise à susciter la réflexion et l’échange, tout en approfondissant la recherche en science politique, que ce soit en administration publique, en relations internationales ou encore en analyse politique.
Les thématiques explorées toucheront à tous les domaines, de la sécurité énergétique à la responsabilité sociale des entreprises, en passant par le processus électoral québécois. Un panel discutera même de l’impact de la musique underground sur la politique – par exemple, le rap français dans les banlieues françaises ou encore la culture hip-hop dans les quartiers chauds de Montréal-Nord.
En plus des étudiants, deux invités de renom prononceront des conférences, soit Martin Breaugh, professeur adjoint à l’Université de York, et Jean Leca, juriste politologue de renommée internationale.
Vulgariser et synthétiser
La plupart des 62 participants en seront à leur premier colloque. Cette expérience risque d’être formatrice. «Présenter sa recherche devant public oblige à prendre du recul par rapport à son sujet et à vulgariser des concepts complexes, observe Kathy Meilleur, étudiante à la maîtrise et membre du comité organisateur. Les contraintes de temps – 20 minutes par présentation – nous forcent également à traiter un seul angle de la question, ce qui n’est pas toujours évident pour des thèmes aux dimensions multiples.»
La présentation de Kathy Meilleur portera sur la malédiction que constituent les ressources pétrolières dans la région du delta du Niger depuis le boum pétrolier des années 1970. «On observe dans la région une hausse marquée de la violence et une régression de l’indice de développement humain, souligne-t-elle. Malheureusement, cette ressource demeure une industrie d’enclave qui n’a pas de retombées positives sur les autres secteurs de l’économie.»
Cette recherche s’inscrira sous la thématique «Gouvernance, responsabilité sociale des entreprises et ordre mondial». Deux autres présentations étudiantes, portant sur la mondialisation du désordre en Afrique de l’après-bipolarité et sur la fin du monopole des compagnies militaires privées, aborderont cette thématique sous des angles différents.
Ce débat sera commenté par la professeure Bonnie Campbell, qui dirige la thèse de Kathy Meilleur.
S’inscrire à la maîtrise
Le colloque s’adresse de prime abord aux étudiants du baccalauréat qui désirent avoir un aperçu de ce que réservent les études aux cycles supérieurs, affirme Caroline Jacquet, co-organisatrice et étudiante à la maîtrise. «Plusieurs étudiants hésitent à s’inscrire à la maîtrise parce qu’ils s’en sentent incapables, explique l’étudiante. Assister à des présentations de collègues à peine plus vieux qu’eux est très motivant!»
L’événement devrait attirer des participants à l’extérieur du cercle de la science politique, puisque des volets militants et artistiques sont également au programme. Les organisateurs attendent 200 visiteurs pour les deux journées.