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Madame «diplômés»

Gilda Elmaleh est reconnue pour son engagement qui va bien au-delà de son travail auprès des diplômés de l’UQAM.

Par Pierre-Etienne Caza

29 novembre 2010 à 0 h 11

Mis à jour le 2 juin 2022 à 14 h 40

Gilda Elmaleh
Photo: Nathalie St-Pierre

On la voit partout : lancements, conférences, festivals, vernissages, etc. Et pas seulement à l’UQAM! Elle est bénévole pour le Festival du Monde Arabe, le Festival Séfarad, Festivalissimo et Vues d’Afrique, en plus d’être membre des conseils d’administration des Amis du boulevard Saint-Laurent et du Centre d’études juives contemporaines. En août dernier, elle a remporté le Trophée Groupe Atlas médias 2010, qui soulignait son engagement bénévole pour la communauté marocaine établie au Canada et sa contribution au rapprochement entre les différentes communautés culturelles et confessionnelles.

«Tous mes engagements ont un lien avec l’université, car il y a des diplômés de l’UQAM partout!», affirme avec son entrain habituel Gilda Elmaleh, responsable des relations avec les diplômés au Bureau des diplômés.

Celle que plusieurs appellent affectueusement Madame «diplômés» s’emploie sans relâche à dénicher les diplômés de l’UQAM qui s’illustrent dans différents domaines afin de souligner leurs bons coups, notamment dans le bulletin électronique Inter- Express, dont elle est rédactrice adjointe.

Coup de cœur

Son parcours explique son inclinaison pour le rapprochement entre les peuples. «Je suis l’ONU en moi-même», dit en riant Gilda Elmaleh, qui se définit comme une Québécoise d’adoption d’origines diverses. Née au Maroc, elle a des origines portugaises, juives et anglaises (son père est né à Gibraltar, territoire britannique d’outre-mer). Sa famille déménage à Troyes, petite ville située dans l’est de la France, alors qu’elle est âgée de 13 ans. Cinq ans plus tard, Gilda Elmaleh débute une série de pérégrinations qui la mèneront à Nice, en Corse et à Montpellier, où elle étudie puis exerce le métier de secrétaire. «C’est un métier sous-estimé qui m’a donné beaucoup de satisfaction et m’a permis d’être autonome et indépendante partout», note-t-elle.

Elle entrevoit brièvement le Québec en 1977, alors qu’elle y séjourne trois semaines pour assister au mariage de son frère. «C’était après la victoire du parti Québécois, il y avait une effervescence qui m’a immédiatement séduite, se rappelle-t-elle. J’ai eu un coup de cœur pour le Québec et je me suis fixé comme objectif d’y revenir afin de m’y établir.»

Un an plus tard, son projet se concrétise et elle s’installe à Québec, où elle s’implique rapidement dans des organismes et des associations à vocation interculturelle. Elle participe, entre autres, aux festivités du 375e anniversaire de la Ville de Québec, où elle remporte un prix pour son implication dans une pièce de théâtre sur l’arrivée des immigrants au Québec.

Montréal et l’UQAM, nouveau départ

Des moments plus difficiles surviennent au tournant de la quarantaine. «Je n’avais plus rien et j’avais prévu retourner en France. Mais une amie m’a hébergée à Montréal et ce fut ma planche de salut», raconte-t-elle.

Amoureuse de Montréal – «cette ville est un rêve interculturel», s’exclame-t-elle – Gilda Elmaleh obtient en 1989 un emploi de secrétaire au centre socioculturel de l’UQAM. Après un passage à la Famille de l’éducation, elle obtient un poste permanent en 1993 au Bureau des diplômés. La question qui tue : est-elle diplômée de l’UQAM? «Non, je ne le suis pas, mais ce n’est pas exclu que je le sois un jour», conclut-elle en riant.

Parrainage du temps des Fêtes

C’est avec une immense fierté que Gilda Elmaleh parle des étudiants internationaux de l’UQAM. «Je trouve important que l’UQAM reconnaisse à leur juste valeur ses diplômés partis de chez eux pour venir étudier ici. Certains réussissent à se dénicher un emploi ici après leurs études, tandis que d’autres retournent dans leur pays ou partent vers d’autres horizons, mais ce sont tous de fiers ambassadeurs de l’UQAM.»

C’est pour eux que le Bureau des diplômés a créé le projet de parrainage du temps des Fêtes il y a quelques années. Ce projet a obtenu la médaille d’or du Conseil canadien pour l’avancement en éducation, en 2009, dans la catégorie «Meilleure idée nouvelle : la créativité à petit budget.»

L’an dernier, 16 étudiants internationaux ont passé Noël dans une famille québécoise, une expérience enrichissante pour tous. «Nous poursuivons cette expérience cette année et tous les membres de la communauté universitaire sont invités à accueillir un étudiant, précise Gilda Elmaleh. Mon souhait le plus cher serait que ce projet soit adopté par d’autres universités et par des entreprises.»