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Les artisans du 7e art

Par Pierre-Etienne Caza

8 février 2010 à 0 h 02

Mis à jour le 17 avril 2015 à 15 h 04

Pour le 40e anniversaire de l’UQAM, la Faculté de communication fait la part belle aux cinéastes issus de l’UQAM, nombreux à se distinguer sur la scène locale, nationale et internationale. Rappelons que certains diplômés, comme Jean-Claude Lauzon, Denis Villeneuve et Léa Pool, ont vu au moins un de leurs films inscrits en compétition officielle à Cannes.

Les 40 ans du cinéma à l’UQAM seront soulignés le 20 février dans le cadre des Rendez-vous du cinéma québécois. Une projection de courts métrages issus des archives de l’École des médias aura lieu à l’auditorium de la Grande Bibliothèque. «Ce sera l’occasion de voir les premiers films de cinéastes aujourd’hui reconnus», souligne avec fierté Paul Tana, professeur à l’École des médias et titulaire de la Chaire René-Malo en cinéma et en stratégies de production culturelle. «Nous avons également demandé à quelques-uns de ces réalisateurs de nous dédicacer une affiche d’un de leurs films pour les murs de l’École des médias; c’est une façon de créer un lien entre les étudiants du passé et ceux d’aujourd’hui», ajoute M. Tana.

La Bibliothèque centrale de l’UQAM proposera également la projection de cinq films réalisés par des diplômés et un ancien étudiant en communication durant la semaine du 8 au 12 février (salle A-M203, de 12h30 à 14h30). Gaz bar blues de Louis Bélanger (8 février), Tout est parfait d’Yves-Christian Fournier (9 février), Maman est chez le coiffeur de Léa Pool (10 février), Crème glacée, chocolat et autres consolations de Julie Hivon (11 février) et Continental, un film sans fusil de Stéphane Lafleur (12 février) sont au programme.

Lors de la Nuit blanche à Montréal, présentée le 27 février dans le cadre du festival Montréal en lumière, le film La guerre des tuques (dont le scénariste, Roger Cantin, a déjà enseigné à l’UQAM) sera projeté en plein air sur la Place Pasteur, de même que trois blocs d’une heure de films étudiants.

De l’artisanat à l’art

Selon le professeur Tana, la principale force du programme de cinéma offert dans le cadre du baccalauréat en communication de l’UQAM est d’être axé sur la pratique. «L’art naît de l’artisanat, explique-t-il. Nous amenons nos étudiants à intégrer des savoir-faire, dans le sens noble du terme, afin qu’ils possèdent une connaissance approfondie des appareils techniques. Alors seulement ils peuvent donner à leurs gestes de créateurs une valeur artistique.»

La qualité de la formation doit beaucoup aux professeurs, issus du milieu cinématographique ou en contact étroit avec les gens de l’industrie. Le professeur Loïc Guyot, choisi comme porte-parole pour la campagne L’effet UQAM, en est un bon exemple. «C’est un diplômé de l’UQAM et un professeur au dynamisme remarquable, qui possède une expérience de réalisateur et de producteur, de même qu’une connaissance poussée non seulement du cinéma, mais aussi des nouvelles technologies et des nouveaux moyens de diffusion», souligne Paul Tana.

La Chaire René-Malo en cinéma et en stratégies de production culturelle, que dirige le professeur Tana, a aussi pour but de faire le pont avec le milieu professionnel. Par exemple, elle invite des artisans à donner des classes de maître et elle octroie des bourses permettant aux étudiants de produire leurs films de fin d’études et de les présenter dans des festivals à l’international.

Sans surprise, la fiction et son côté glamour attire d’emblée plusieurs étudiants, note le professeur Tana. «Nous insistons toutefois pour leur faire découvrir le documentaire, car d’un point de vue cinématographique, c’est ce que le Québec a donné de plus intéressant, entre autres avec le cinéma direct des années 1960 et 1970. Nous nous réclamons de cette tradition amorcée par l’Office national du film du Canada (ONF) et nous souhaitons la perpétuer fièrement.»

Maîtrise en cinéma

Dès l’automne 2010, la maîtrise en communication offrira un nouveau profil : Cinéma et images en mouvement. «Par le passé, les étudiants inscrits au volet recherche pouvaient travailler sur des sujets liés au cinéma, mais ils n’avaient pas accès à des cours de 2e cycle sur des problématiques en histoire et théories du cinéma», explique la professeure Viva Paci, embauchée à l’École des médias en août dernier. Ce nouveau profil, dit-elle, s’adresse aux diplômés du bac qui souhaitent poursuivre la réflexion sur le cinéma, bien sûr, mais aussi aux gens sur le marché du travail qui aimeraient effectuer un retour aux études. «Le profil comporte un volet Économie et organisation du cinéma, qui permet de comprendre le fonctionnement du financement dans le monde du cinéma», ajoute Mme Paci.