Dans une entrevue réalisée à la mi-juillet et publiée dans le magazine Maclean’s, les dirigeants de l’Université de Montréal, de l’Université McGill, de l’Université de Toronto, de l’Université de l’Alberta et de l’Université de la Colombie-Britannique (UBC) ont émis le souhait de voir leurs établissements respectifs recevoir la plus grosse part des fonds à la recherche pour attirer les meilleurs étudiants aux études supérieures, et être concurrentiel à l’échelle mondiale. La nouvelle a été reprise dans certains médias à la fin du mois d’août. Les dirigeants de ces universités ont suggéré que les autres universités du pays se concentrent sur la formation au premier cycle, laissant à celles du «Groupe des cinq» (Big Five) la tâche de faire diplômer le plus grand nombre d’étudiants au doctorat et à la maîtrise.
Le recteur de l’UQAM, Claude Corbo, a réagi à ces propos en faisant paraître un texte, publié notamment sur le site de Cyberpresse et dans le quotidien Le Devoir, dans lequel il affirme, entre autres, que «confiner une partie des universités au seul enseignement de premier cycle, sans implication significative de leurs professeurs en recherche, ce serait progressivement les dépouiller de leur nature d’universités. De plus, pour former les étudiants dans l’état le plus actuel des connaissances, il faut les mettre en contact avec des professeurs fréquentant eux-mêmes, par leurs activités de recherche, les frontières de leur domaine de spécialisation.»
«Aucune université ne peut sérieusement prétendre être excellente dans tous les domaines, ajoute-t-il. L’excellence universitaire, ce n’est pas de la moquette que l’on installe de mur à mur. Aussi, ce qu’il faut financer, c’est l’excellence des chercheurs, des équipes de recherche, où qu’ils se trouvent (et non la réputation acquise de l’établissement). Pour cela, la concurrence entre équipes pour les fonds de recherche et le jugement des pairs sont des mécanismes d’allocation de ressources imparfaits, certes, mais pas plus imparfaits que le choix politique. L’esprit, dit-on, souffle là où il veut. Dans ces conditions, il faut être bien prudent avant de confier le monopole de la recherche importante à certains établissements pour d’autres raisons que l’excellence de leurs chercheurs et des projets proposés.»
On peut lire le texte intégral à l’adresse suivante : www.uqam.ca/rectorat/allocutions/all2009-08-28.htm