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Quarante ans, toujours jeune

20 avril 2009 à 0 h 04

Mis à jour le 28 août 2018 à 11 h 08

Sensible aux besoins du milieu, interdisciplinaire et tournée vers le monde, l’UQAM, c’est aujourd’hui six facultés, une école et une antenne dédiée à la formation à distance qui, chacune dans leur domaine, se situent à l’avant-garde de la recherche et de l’enseignement universitaires.

Faculté des sciences de l’éducation
La 13e compétence

En 1969, lorsque l’UQAM est créée, une de ses missions fondamentales consiste à former les maîtres dont on a besoin pour scolariser les jeunes Québécois. Quarante ans plus tard, la Faculté des sciences de l’éducation forme plus de 60 % des diplômés en éducation sur l’île de Montréal et quelque 25 % des maîtres à l’échelle du Québec.

Qu’ils souhaitent enseigner à la maternelle ou en sciences au secondaire, devenir orthopédagogues ou professeurs de musique, les futurs enseignants de tous les secteurs du monde de l’éducation se côtoient sur les bancs de l’UQAM. «Nous sommes la seule université du Québec à offrir tous les profils de formation à l’enseignement, du préscolaire/primaire à la formation professionnelle, en passant par les programmes spécialisés», souligne Marc Turgeon, le doyen de la Faculté.

Plus que dans toute autre université, on retrouve à l’UQAM le souci d’intégrer la théorie et la pratique, de faire un lien entre les cours et les stages, entre la recherche et les besoins du milieu, particulièrement ceux de l’école montréalaise. Ainsi, aux 12 «compétences attendues» des enseignants définies par le ministère de l’Éducation, l’UQAM a ajouté une 13e compétence concernant l’enseignement en milieu pluriethnique. «Cette 13e compétence est de plus en plus reconnue dans les autres universités», indique le doyen.

L’éducation, à l’UQAM, englobe bien plus que l’école. Pionnière de l’interdisciplinarité, la Faculté a été la première au Canada à se doter d’une chaire de recherche en éducation relative à l’environnement et elle compte également une chaire en éducation à la santé. «Un des défis actuels de la recherche se situe sur le plan de la mobilisation des connaissances, observe Marc Turgeon. Comment peut-on amener les milieux à intégrer les résultats de la recherche? C’est l’une des grandes questions qui occupent nos chercheurs.»

Faculté de science politique et de droit
Cap sur le monde

Quelle image représente le mieux la Faculté de science politique et de droit? Le doyen, René Côté, aime citer en exemple l’exploit d’une quinzaine d’étudiants de sa faculté qui, au printemps 2008, remportaient l’Outstanding Delegation Award, la plus haute distinction du Concours de simulation des Nations unies, à New York. Les Uqamiens y défendaient les couleurs de l’Iran et étaient en compétition avec quelque 3 200 étudiants, provenant de plus de 200 universités à travers le monde. C’était la deuxième victoire d’une équipe de l’UQAM à ce prestigieux concours. «Nos étudiants incarnent l’ouverture sur la multidisciplinarité, souligne René Côté. Inscrits dans différents programmes de premier cycle, ils possèdent des compétences en droit, en analyse politique et en communication.»

Depuis sa création, en 1999, la Faculté a vu le nombre de ses étudiants doubler, rappelle le doyen. «En regroupant les départements de sciences juridiques et de science politique, l’UQAM a développé une approche originale qui renforce la complémentarité entre les deux disciplines, enrichit la formation et facilite la compréhension globale des phénomènes sociaux, politiques et juridiques, tant sur le plan national qu’international.»

La Faculté a créé dernièrement trois programmes multidisciplinaires : un baccalauréat en relations internationales et droit international, un baccalauréat en communication, politique et société et un autre en gestion publique. En 2002, la création de l’Institut d’études internationales de Montréal a donné une nouvelle impulsion à la recherche. Chapeautant huit unités de recherche, l’Institut est devenu rapidement «un pôle rassembleur des forces vives des universités montréalaises en études internationales», affirme le doyen.

La Faculté n’a pas abandonné ses programmes traditionnels (droit social et du travail, administration publique), mais l’essor des études internationales constitue désormais sa priorité. «Ce vaste domaine, qui touche autant les questions de politique étrangère, de sécurité et de politiques publiques, permet d’élargir notre palette de couleurs, en formation comme en recherche», conclut René Côté.

Faculté de communication
Une formation professionnelle de qualité

«Notre faculté est unique au Québec, et parmi les seules au Canada à couvrir l’ensemble des spécialisations dans le domaine», souligne fièrement le doyen de la Faculté de communication, Enrico Carontini. Il est rare, en effet, qu’autant de disciplines liées à la communication soient regroupées au sein d’une même faculté universitaire : journalisme, cinéma, télévision, médias interactifs, relations publiques, relations humaines, marketing, animation et recherche culturelles, stratégies de production culturelle et médiatique y sont enseignés, sans oublier les programmes de langues. «Notre projet pédagogique assure une formation professionnelle de très haute qualité, encadrée par de solides bases théoriques et critiques», précise le doyen.

Les activités de recherche et de création positionnent également la Faculté de communication à l’avant-garde de son domaine, notamment grâce à la Chaire en relations publiques et communication marketing, à la Chaire René-Malo en cinéma et en stratégies de production culturelle, à la Chaire UNESCO-Bell en communication et développement international, et à Orbicom, le Réseau international des chaires en communication, créé en 1994 par l’UQAM et l’UNESCO pour promouvoir le partage des moyens de communications dans une perspective de développement social et de démocratisation.

L’École de langues, qui offre à tous les étudiants de l’UQAM des programmes et des cours à la pièce en allemand, anglais, arabe, chinois, espagnol, italien, japonais, portugais et russe, fait aussi partie de la Faculté de communication. Avec son certificat en français écrit pour non-francophones, l’École de langues permet en outre aux étudiants étrangers d’apprendre ou de perfectionner leur connaissance du français, leur facilitant l’accès éventuel à d’autres programmes d’études. «L’étude des langues et la sensibilisation aux réalités culturelles et multiculturelles contribuent à relever les défis majeurs posés aux sociétés qui souhaitent développer une nouvelle réalité citoyenne», souligne Enrico Carontini.

École des sciences de la gestion
Un rayonnement international

«Avec près de 13 000 étudiants, nous sommes l’une des plus importantes écoles de gestion au Canada», souligne la doyenne de l’ESG UQAM, Ginette Legault. Si l’augmentation du nombre d’étudiants a permis le développement de plus d’une cinquantaine de programmes aux trois cycles d’études, la recherche a, elle aussi, connu un essor formidable au cours des dernières années à l’ESG UQAM. «Nous nous démarquons en misant sur l’interdisciplinarité, précise Mme Legault. Nos professeurs s’impliquent au sein de nombreux groupes de recherche.»

L’accréditation EQUIS, un label de qualité européen qui distingue les meilleures écoles de gestion dans le monde, a été renouvelée en février 2008. «Nous visons maintenant une accréditation nord-américaine, confie Ginette Legault, celle que confère l’Association to Advance Collegiate Schools of Business, du même niveau que celle d’EQUIS.»

Le rayonnement international de l’École croît sans cesse, grâce notamment aux programmes de MBA-cadres, désormais offerts dans une douzaine de pays. «Nous décernons chaque année 500 diplômes à l’étranger», note la doyenne, soulignant au passage que cette année marque le 10e anniversaire du programme conjoint de MBA-cadres offert en collaboration avec l’Université Paris-Dauphine.

Avec la création du Centre de perfectionnement, l’ESG est aussi active en formation sur mesure, «tant auprès des entreprises publiques et privées que des acteurs de l’économie sociale», précise la doyenne.

L’établissement de nouveaux partenariats pour accroître la mobilité internationale des étudiants, une réflexion sur la langue d’enseignement (on souhaite leur offrir la possibilité de suivre quelques cours en anglais) et une attention portée aux technologies de l’apprentissage figurent parmi les sujets discutés dans le cadre du plan stratégique de développement de l’ESG, qui sera adopté cette année. «Ce plan, à l’élaboration duquel participeront les membres de notre comité-conseil, formé entre autres de diplômés influents, nous permettra de définir notre positionnement pour les années à venir», conclut Ginette Legault.

Faculté des sciences humaines
Le vent dans les voiles

Huit départements et une école, près de 100 programmes d’études et une vingtaine d’unités de recherche constituent la Faculté des sciences humaines, l’une des plus imposantes de l’UQAM. «La diversité des champs d’expertise nous caractérise», observe la doyenne, Anne Rochette, qui dirige une faculté où la sexologie, le travail social et les sciences des religions côtoient des disciplines plus traditionnelles comme la philosophie, l’histoire et la sociologie.

Le caractère multidisciplinaire de la recherche et son ancrage dans le milieu comptent aussi parmi les particularités de la Faculté. Ses chercheurs sont réputés notamment pour la qualité des projets qu’ils soumettent aux organismes subventionnaires. Au dernier concours de subventions ordinaires du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada, 42 chercheurs de la Faculté ont obtenu des fonds, pour un taux de succès dépassant le taux de réussite national. Enfin, plusieurs d’entre eux se distinguent par leur présence dans les médias et par leur engagement dans le débat public sur des enjeux sociaux contemporains : pluralisme identitaire, laïcité, lutte contre les inégalités, etc.

Parmi les priorités de la Faculté figurent le développement des études de cycles supérieurs et la formation de futurs chercheurs, poursuit Anne Rochette. De nouveaux doctorats seront bientôt créés en géographie et travail social, puis en sexologie ainsi qu’en santé et société, domaines où l’UQAM deviendra la première université québécoise à offrir de tels programmes.

Les sciences cognitives, les dimensions sociales de la santé et les questions de diversité, d’ethnicité et de citoyenneté représentent trois grands axes de développement pour la Faculté, dit Anne Rochette. «Il s’agit de pôles de formation et de recherche interdisciplinaires, favorisant la collaboration avec d’autres facultés et universités, qui reflètent à la fois la diversité des travaux de nos chercheurs et leur pertinence scientifique et sociale.»

Faculté des arts
Professeurs et étudiants en vue

En intégrant l’École des beaux-arts, en 1969, l’UQAM a fait figure de pionnière en devenant l’une des premières universités francophones à offrir des programmes d’études en arts, rappelle Louise Poissant, doyenne de la Faculté. «L’UQAM a toujours cru aux arts, dit-elle. À preuve, l’ampleur des investissements qu’elle y a consentis depuis 40 ans.»

La Faculté des arts se distingue par le fait qu’on y enseigne toutes les formes d’arts, à l’exception du cinéma : arts visuels et médiatiques, création littéraire, danse, design, musique et théâtre. Son École de design est réputée et le taux de placement des finissants est très élevé, souligne la doyenne.

«Avec trois galeries, cinq salles de spectacle pour la danse et le théâtre et une salle de concert avec une acoustique exceptionnelle, l’UQAM a une vocation non seulement sur le plan de la formation, mais aussi sur celui de la diffusion de la culture locale et internationale», dit Louise Poissant, soulignant que des créateurs venant de partout sur la planète y sont régulièrement accueillis.

La Faculté des arts se positionne à la fine pointe des technologies nouvelles, et ce, dans tous les domaines des arts. Le Centre interuniversitaire des arts médiatiques (CIAM) et Hexagram ont notamment reçu 32 millions de dollars à se partager avec l’Université Concordia, alors que NT2, le laboratoire de recherche sur les œuvres hypermédiatiques, a obtenu des fonds de la Fondation canadienne pour l’innovation d’environ deux millions.

«Nous avons des professeurs et des étudiants dans tous les départements qui remportent des prix et se font remarquer partout, dit Louise Poissant. L’année dernière, c’est un de nos diplômés en arts visuels, David Altmejd (B.A. arts visuels, 98), qui a été choisi pour représenter le Canada à la Biennale de Venise, grâce à un projet présenté par Louise Déry, directrice de la Galerie de l’UQAM.»

Faculté des sciences
Un complexe propice aux études

L’ouverture du Complexe des sciences Pierre-Dansereau a été un des faits marquants de l’histoire récente de la Faculté des sciences. «Le campus offre un environnement propice à l’enseignement et à la recherche grâce à ses locaux modernes, à ses équipements de pointe, à ses pavillons communiquant entre eux et aussi à ses jardins et ses espaces verts», dit le doyen Yves Mauffette.

Au début des années 1990, l’UQAM a été la première université canadienne à offrir un doctorat dans le domaine des sciences de l’environnement. Aujourd’hui, la Faculté des sciences offre des programmes aux trois cycles dans toutes les disciplines qui y sont enseignées, sauf en chimie, mais il ne reste que quelques formalités avant que le doctorat en chimie ne démarre. Par ailleurs, «la Faculté des sciences a été la première au monde à proposer, en biologie, un programme de baccalauréat en apprentissage par problème (APP)», rappelle le doyen. La Faculté héberge aussi un programme d’actuariat qui constitue le plus gros centre de formation en Amérique du Nord dans ce domaine et elle vient de mettre sur pied un tout nouveau programme de génie microélectronique.

En 40 ans d’existence, la Faculté des sciences s’est affirmée sur le plan de la recherche. Elle obtient aujourd’hui la moitié des subventions de recherche de l’Université. Seulement à partir des sciences de l’environnement, 10 centres de recherche ont bourgeonné. «Nous avons une masse critique de chercheurs, dont plusieurs sont devenus des figures de proue dans leur domaine, note Yves Mauffette. Les créneaux de recherche en émergence sont le développement durable et la prévention en santé, avec notamment les recherches de Richard Béliveau sur le cancer.»

La Télé-Université
Tout un programme!

La Télé-université n’a pas attendu l’avènement de l’ordinateur maison pour se lancer dans la formation à distance. Voilà 37 ans, la TÉLUQ faisait ses premiers pas, s’appuyant sur la poste royale canadienne et le téléphone à cadran. Depuis, le premier établissement d’enseignement universitaire spécialisé en formation à distance au Québec a fait du chemin. Au fur et à mesure des avancées technologiques, la télévision (Canal Savoir), puis les cassettes VHS et les CD-Rom se sont greffés à l’arsenal du savoir à distance. Dans les années 1990, c’est le Web qui s’est finalement imposé.

Depuis 2005, les programmes de la Télé-université sont sanctionnés par un diplôme de l’Université du Québec à Montréal. Aujourd’hui, ce ne sont pas moins de 35 000 inscriptions qu’enregistre la TÉLUQ, chaque année. Cela représente 18 000 personnes qui étudient à temps partiel, à raison d’une moyenne de deux cours par année. Selon Raymond Duchesne, le nouveau directeur général, l’organisme n’a pas encore atteint son plein régime. Il fait remarquer qu’un engouement pour les cours à distance s’observe partout. «Tant ici qu’en Europe, on note une augmentation de la demande de 5 à 8 % par année.»

La formation à distance recèle ses particularités. Alors que l’on pourrait croire qu’elle dessert d’abord une clientèle isolée en région, force est de constater que la moitié des étudiants de la TÉLUQ proviennent de la région de Montréal! Autre constat : pratiquement 70 % de ses étudiants sont des étudiantes. «Ce n’est pas tellement la distance physique qui fait que les gens optent pour la Télé-université, explique Raymond Duchesne, mais bien plutôt les contraintes qu’ils vivent au quotidien. Une bonne proportion de ces gens-là ont des obligations familiales qui exigent une grande souplesse.»