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Le professeur Claude Panaccio et l’étudiante Shanie Leroux parmi les lauréats des Prix de l’Acfas 2009

9 octobre 2009 à 13 h 10

Mis à jour le 7 juin 2022 à 12 h 35

Claude Panaccio, professeur au Département de philosophie, a remporté le prix André-Laurendeau en sciences humaines, dans le cadre de la 65e édition du Gala de l’Association francophone pour le savoir (Acfas). Chaque année, l’Acfas remet 12 prix pour souligner les contributions remarquables de chercheurs à l’évolution des connaissances scientifiques dans tous les domaines de la recherche (médaille et bourse de 5 000 $), et pour soutenir les chercheurs prometteurs de la relève (bourse de 5 000 $). Shanie Leroux, étudiante en travail social, a obtenu pour sa part le prix Desjardins d’excellence pour étudiants-chercheurs à la maîtrise.

Claude Panaccio
À travers son regard tout à fait nouveau sur l’oeuvre de Guillaume d’Ockham (1285-1347), l’un des penseurs les plus importants du Moyen Âge et chef de file de l’école nominaliste, Claude Panaccio a renouvelé en profondeur notre compréhension de ce grand courant médiéval et révélé une philosophie complexe, là où la communauté philosophique mondiale était tentée de voir une simple réduction de la pensée humaine à quelques concepts simples. Pour le nominalisme, les universaux comme l’idée de l’homme ne sont que des noms, des signes dans le langage ou dans la pensée. L’Homme en soi n’existe pas, mais il y a des individus, qui eux sont réels. Claude Panaccio a aussi contribué à l’étude d’autres auteurs médiévaux majeurs tels saint Augustin, saint Anselme, Thomas d’Aquin ou Jean Buridan. Il a écrit, entre autres, la première histoire de la notion de langage mental, de la Grèce antique à la fin du Moyen Âge.

Claude Panaccio est un pionnier de la philosophie analytique au Québec. Son œuvre, qui dépasse largement le simple travail d’érudition ou d’historien de la philosophie, est devenue une référence mondiale, au point où plusieurs médiévistes contemporains parlent maintenant d’une «méthode Panaccio» et considèrent le paradigme de la reconstruction qu’il propose comme le plus puissant d’une nouvelle méthode en histoire de la philosophie

Claude Panaccio a été l’un des fondateurs de la Société de Philosophie du Québec, rédacteur francophone de la revue Dialogue de l’Association canadienne de philosophie, et s’est investi dans la Fédération canadienne des sciences humaines et le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada. Membre de la Société royale du Canada et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en théorie de la connaissance de l’UQAM, il a accompagné la recherche de plusieurs jeunes doctorants francophones d’ici et d’ailleurs, sans négliger les étudiants qui s’initient à la philosophie.

Shanie Leroux
Étudiante à la maîtrise en travail social, Shanie Leroux s’est engagée à faire une place à l’opinion autochtone, notamment sur la question des relations entre Innus et allochtones. Pour ce faire, des membres de la communauté innue de Sept-Îles ont accepté de participer à son projet de recherche, dont l’objectif est d’extraire des éléments d’informations importants afin d’alimenter les initiatives de rapprochement entre les deux cultures.

«J’ai choisi d’aller étudier les relations interculturelles dans cette communauté parce que cette dernière est enclavée au centre de la ville de Sept-Îles, créant une dynamique urbaine particulière, explique Shanie Leroux. De plus, certains auteurs, de même qu’une étude du tout nouveau Centre d’amitié autochtone de Sept-Îles, ont fait état de tensions sociales dans la région, en partie dues aux négociations territoriales en cours.»

C’est principalement le caractère inclusif de sa démarche qui lui a permis d’obtenir l’appui du Conseil de bande de la communauté Uashat mak Mani-Utenam. «Mon projet se veut un dialogue, car je souhaite, autant que possible, faire valider mes observations par les gens de la communauté pour m’assurer d’avoir leur vision juste», souligne Shanie Leroux.

Outre ces échanges avec la communauté, c’est aussi l’approche clinique qui distingue le projet de Shanie Leroux. Sa démarche holistique aborde les aspects individuels, communautaires et sociétaux et est en lien avec celle des autochtones.