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Premier doctorat en santé et société au Québec

Par Claude Gauvreau

5 octobre 2009 à 0 h 10

Mis à jour le 17 avril 2015 à 15 h 04

Les professionnels du milieu de la santé attendent avec impatience que débute à l’UQAM le nouveau programme de doctorat interdisciplinaire en santé et société, le premier du genre au Québec à être offert hors des facultés de médecine. L’objectif est de faire démarrer le programme à l’automne 2010, précise Jean P. Boucher, professeur au Département de kinanthropologie et successeur de Diane Berthelette à la direction de l’Institut Santé et société (ISS) de l’UQAM.

«Nous avons travaillé pendant près de deux ans sur ce programme que la Commission des études a approuvé dernièrement, souligne Jean P. Boucher. C’est un projet rassembleur pour l’Institut, alors que 30 de ses professeurs sont prêts à accueillir des cohortes de 10 à 12 étudiants par année.»

La problématique de la santé des populations sera au centre du nouveau programme, lequel s’adressera tant aux professionnels du milieu qu’à des étudiants intéressés par la recherche et le transfert des connaissances dans le domaine. «Nous pouvons déjà offrir 200 000 $ en bourses de recrutement pour les premiers étudiants, poursuit le directeur de l’ISS. Ceux-ci devront réaliser des stages en clinique ou en recherche, et pourront suivre une formation plus pointue dans le cadre de cours déjà existants à l’UQAM ou ailleurs, en fonction de leur projet de thèse.»

Cinq regroupements interdisciplinaires

L’ISS compte actuellement 111 professeurs qui, en 2007, ont obtenu 15 millions $ en subventions et contrats de recherche. Ces chercheurs oeuvrent tant en sciences naturelles et biomédicales qu’en sciences humaines, en éducation et en sciences de la gestion. Leurs travaux se situent pour la plupart dans une perspective de prévention et de promotion de la santé, en lien constant avec le milieu.

«À l’extérieur des facultés de médecine, l’Institut représente le plus important contingent multidisciplinaire de chercheurs en santé au pays, observe Jean P. Boucher. Nous avons plusieurs chercheurs réputés, comme par exemple Joanne Otis (éducation), Joseph Josy Lévy et Mylène Fernet (sexologie), qui s’intéressent aux comportements et aux populations à risque dans le domaine de la lutte contre le VIH, ou encore Benoît Barbeau et Julie Lafond (sciences biologiques), dont les expertises en virologie et en toxicologie sont reconnues.»

L’ISS entend soumettre des demandes de subventions pour des infrastructures de pointe et l’embauche de personnel spécialisé, en vue de soutenir la formation de regroupements interdisciplinaires de chercheurs autour de cinq grandes thématiques : santé et sexualité, santé mentale, santé et facteurs sociaux, santé, mère et enfants et santé au travail. Selon le professeur Boucher, être membre de l’Institut comporte plusieurs avantages. «Nous favorisons la collaboration, suscitons un engouement pour la recherche, et assurons une animation scientifique par la tenue de colloques et de séminaires», dit-il.

Un réseau international

Deux projets de partenariat au niveau international sont également sur la planche à dessin. Le premier porte sur la création d’un programme de maîtrise sur les aspects sociaux de la santé, dans le cadre du programme européen Erasmus Mondus qui favorise la coopération et la mobilité dans le domaine de l’enseignement supérieur. La France, l’Espagne, le Portugal et la Suède, notamment, participent à ce programme. Chaque partenaire offrirait un programme de maîtrise conjointement avec une université d’un autre pays. Les étudiants s’inscriraient donc à un minimum de deux universités et étudieraient un an dans chacune d’elles.

L’autre projet concerne l’établissement d’un réseau international d’instituts en santé et société. «Nous savons qu’il existe cinq ou six instituts dans le monde. L’ISS et l’Institut fédératif d’Étude et de Recherches Interdisciplinaires Santé Société, basé à Toulouse en France, travaillent déjà en collaboration et pourraient constituer les têtes de pont du futur réseau», souligne Jean P. Boucher.

Depuis sa création en 2003, l’Institut Santé et société a permis de renforcer les liens entre les chercheurs de l’UQAM qui, auparavant, étaient dispersés dans plusieurs départements. «Maintenant, dit Jean P. Boucher, nous avons une double mission : intensifier les efforts en recherche et assumer un leadership dans l’offre de formation en santé.»