L’UQAM rend hommage à Richard Desjardins, artiste engagé en environnement, en lui attribuant le titre de docteur honoris causa, par décision de son Conseil d’administration et sur recommandation de sa Faculté des sciences de l’éducation. Par ce geste, l’Université veut souligner souligner l’apport exceptionnel d’un artiste engagé dans la lutte pour la justice sociale, et sa contribution essentielle à l’avènement d’une éco-société.
La cérémonie s’est déroulée lors de la session de clôture du 5e Congrès mondial d’éducation relative à l’environnement, le 13 mai, en présence du recteur de l’UQAM, Claude Corbo, de la présidente du Conseil d’administration, Isabelle Hudon, du doyen de la Faculté des sciences de l’éducation Marc Turgeon, du docteur honoris causa de l’UQAM Gilles Vigneault, du cinéaste Robert Monderie et du président de l’Action boréale de l’Abitibi-Témiscamingue, Henri Jacob.
Richard Desjardins
Poète, chanteur, cinéaste et auteur-compositeur, Richard Desjardins est né en 1948 à Noranda. Il a grandi dans une ambiance contrastée, bercé par le piano maternel, mais également par le rugissement des cheminées de la deuxième plus importante fonderie de cuivre au monde. À 23 ans, il publie à compte d’auteur son premier recueil de poésie. Puis il voyage pendant un an, sac au dos, jusqu’à la Terre de Feu, périple qui marquera son imaginaire et contribuera à développer son intérêt pour les peuples autochtones. Toujours dans la vingtaine, il coréalise avec Robert Monderie un premier documentaire qui retrace les débuts de la colonisation dans son coin de pays, l’Abitibi. Après un premier disque avec son groupe de musiciens Abbittibbi, il séjourne six mois à Puvirnituq au Nunavik où il enseigne la musique aux Inuits. Au tournant des années 90, il enregistre à deux années d’intervalle deux albums solo qu’il produit lui-même, Les derniers humains et Tu m’aimes-tu? Suivront, au fil des ans, plusieurs autres disques dont Boom Boom en 1998 et Kanasuta en 2005.
L’action de Richard Desjardins est ancrée dans le présent et puise ses racines dans un engagement social dont le cœur est la lutte pour la sauvegarde de l’environnement. À cette enseigne, L’erreur boréale, qu’il réalise avec son complice Robert Monderie en 1999, a l’effet d’une bombe. L’activiste-cinéaste-musicien fonde ensuite avec des collaborateurs l’Action Boréale Abitibi-Témiscamingue (ABAT) dont la mission, depuis dix ans, vise la préservation de la forêt boréale et une approche écosystémique de la gestion de la ressource publique. L’ABAT a notamment contribué à l’instauration d’aires protégées en Abitibi autour des lacs Vaudray et Sabourin.
Esprit farouchement indépendant, sensible aux revendications des exclus, Richard Desjardins prend toujours soin de rappeler le caractère collectif de l’action environnementale. Son dernier film, Le peuple invisible, cosigné par Robert Monderie, donne la parole à des membres de la nation algonquine qui ne compte plus que 9 000 âmes réparties dans une dizaine de communautés, certaines plongées dans la misère la plus abjecte. Le film s’attaque également à l’amnésie historique des Québécois face au sort tragique infligé aux premières nations de ce pays.
Chanter, filmer, écrire, militer : l’œuvre protéiforme de Richard Desjardins agit comme un puissant levier lorsqu’il s’agit de promouvoir l’éducation à l’environnement. Ses films ont recueilli de nombreux prix, son travail d’auteur-compositeur-interprète lui a également valu de multiples récompenses dont le Grand Prix de l’Académie Charles-Cros et le Prix de l’Organisation internationale de la francophonie en 2004.
On peut voir la vidéo réalisée à propos du parcours de Richard Desjardins.
Les docteurs honoris causa de l’UQAM
Le doctorat honoris causa est la plus haute distinction qu’une université peut attribuer. Richard Desjardins rejoint ainsi des personnalités telles que Louise Arbour, Phyllis Lambert, Claude Béland, Daniel Langlois, Michel Brault, Françoise Sullivan, Gilles Vigneault et David Suzuki, que l’UQAM a honorées au fil des ans.
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