L’Association francophone pour le savoir (Acfas) organise le jeudi 4 juin un colloque intitulé La recherche bâillonnée, qui traitera de la responsabilité et de la liberté d’expression des chercheurs universitaires. Cet événement, auquel participent deux professeurs de l’UQAM, Yves Bergeron (sciences biologiques) et Jean-Marc Larouche (sociologie), se tiendra au Centre d’archives de Montréal, situé au 535, Viger Est.
Les liens entre la recherche et les questions d’éthique et de censure, ainsi que les parcours du savoir, depuis son élaboration dans le laboratoire du chercheur jusqu’à sa diffusion auprès du grand public, figurent parmi les thèmes qui seront abordés. SRAS, listériose, viaduc de la Concorde, projet Rabaska, scandales financiers, voilà autant de phénomènes qui interpellent les chercheurs, dont la responsabilité consiste à produire des connaissances et à les diffuser auprès des citoyens. Cette double tâche comporte toutefois des contraintes, voire des obstacles : considérations éthiques, clauses de propriété intellectuelle, secret professionnel, poursuites bâillons et enjeux de sécurité publique. Le colloque de l’Acfas posera l’hypothèse qu’une meilleure compréhension des contraintes du métier de chercheur ne peut qu’être bénéfique pour l’ensemble de la société.
«Entre médias, demandes sociales et exigences de productivité, les contraintes du métier de chercheur se sont considérablement modifiées au cours des dernières décennies, affirme le professeur Jean-Marc Larouche. Les modes de production et de valorisation du savoir ont beaucoup évolué. Du Publish or Perish, on est passé au Mets-toi en réseau ou succombe ou Obtiens des milliers de dollars en subventions ou meurs. Là, c’est Réussis ton clip ou tu n’existes pas pour les médias et, par conséquent, dans l’espace public.»