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Les professeurs Simon Harel et Claude Panaccio nommés membres de la Société royale du Canada

18 septembre 2009 à 13 h 09

Mis à jour le 7 juin 2022 à 12 h 35

Le professeur Simon Harel, du Département d’études littéraires, ainsi que le professeur Claude Panaccio, du Département de philosophie, ont obtenu le prestigieux titre de membre de la Société royale du Canada, Académie des arts, des lettres et des sciences humaines. Cette distinction leur a été remise en reconnaissance de leur apport au monde de la recherche scientifique et sociale, tant sur le plan national qu’international. La cérémonie d’intronisation officielle aura lieu le 28 novembre prochain, au Musée canadien des civilisations de Gatineau.

Simon Harel
Simon Harel est considéré comme un pionnier dans l’étude des transformations de notre espace littéraire et culturel sous l’effet des migrations. Son travail a une dimension éthique et sociale qui lui confère une valeur universelle. Auteur prolifique, il a ouvert et développé un domaine de recherche inexploré sur les écritures migrantes, particulièrement en contexte minoritaire. S’intéressant aux différentes formes du récit, ses travaux traitent des représentations limitrophes de l’altérité, des phénomènes d’exclusion et de problématiques interculturelles. Son ouvrage Voleurs de parcours, publié en 1989 et réédité en 1999, est reconnu comme l’un des livres les plus significatifs des années 80 et 90 dans le champ des études culturelles au Québec.

Intellectuel de premier plan et leader scientifique reconnu, Simon Harel a publié, en vingt ans de carrière seulement, plus d’une vingtaine d’ouvrages et au-delà de 120 articles scientifiques. Organisateur de plusieurs événements scientifiques et culturels d’envergure, il s’est révélé un communicateur enthousiaste et passionné. Il a représenté le Canada à plusieurs reprises dans des forums internationaux et est aussi régulièrement sollicité à titre de professeur invité en France, aux États-Unis et au Brésil.

Seul Québécois lauréat du prix Trudeau en 2009, décerné par la Fondation Pierre Elliott Trudeau, le professeur Harel fut aussi lauréat du prix Gabrielle-Roy en 1992 et du Prix du Conseil des Arts de la Communauté urbaine de Montréal, catégorie littérature, en 1993. Il a également accepté, au nom du CÉLAT qu’il dirigeait, le prix Nelson Mandela de l’Association des communautés culturelles et des artistes (ACCA) pour la diversité et l’inclusion en 2006. Simon Harel assume par ailleurs d’importantes responsabilités éditoriales. Il dirige notamment la collection «Théorie et littérature» aux Éditions XYZ et est membre du comité de lecture de Quebec Studies Journal- American Council for Quebec Studies (ACQS).

Parmi ses ouvrages les plus récents, signalons Espaces en perdition 2. Humanités jetables (2008), Espaces en perdition 1. Les lieux précaires de la vie quotidienne (2007), Braconnages identitaires. Un Québec palimpseste (2006), Les passages obligés de l’écriture migrante (2005) et Un boîtier d’écriture. Les lieux dits de Michel Leiris (2002).

Claude Panaccio
Spécialiste de la philosophie médiévale et de la philosophie contemporaine de l’esprit, du langage, de la logique et de la connaissance, Claude Panaccio est l’un des pionniers de la philosophie analytique au Québec. Titulaire de la Chaire de recherche du Canada en théorie de la connaissance, il s’intéresse depuis longtemps aux idées philosophiques sur l’esprit et le langage telles que développées vers la fin du Moyen Âge par des philosophes appartenant à l’École dite «nominaliste». Ses publications sur Guillaume d’Ockham, en particulier, ont transformé en profondeur la compréhension que l’on se faisait jusqu’alors de la pensée de cet auteur majeur, généralement reconnu comme l’un des plus importants du Moyen Âge. Les analyses détaillées du professeur Panaccio de la logique d’Ockham, de sa philosophie de l’esprit, de sa théorie de la connaissance et de sa métaphysique sont aujourd’hui des références incontournables dans le domaine.

Comme médiéviste, Claude Panaccio a aussi contribué à l’étude d’autres auteurs de premier plan depuis saint Augustin au Ve siècle jusqu’à Jean Buridan au XIVe, en passant par saint Anselme et Thomas d’Aquin, ainsi qu’à notre compréhension de plusieurs aspects précis de la logique médiévale. Et il a produit surtout la première histoire de l’idée de langage mental depuis les Grecs jusqu’à la fin du Moyen Âge. Son ouvrage sur la question, Le discours intérieur. De Platon à Guillaume d’Ockham (Paris, Seuil, 1999) s’est vu décerner le prestigieux prix Grammaticakis-Neumann de l’Académie des Sciences morales et politiques de France et le Prix du livre de l’Association Canadienne de Philosophie.

Ses travaux font l’objet d’une reconnaissance claire de la part de la communauté académique, comme en témoignent les prix qui ont été attribués à ses ouvrages et l’attention internationale qui leur a été accordée, mais aussi les subventions ininterrompues qu’il a reçues du Conseil de recherche en sciences humaines du Canada depuis 1986, l’octroi d’une bourse Killam en 2002 et 2003, et sa nomination à une Chaire de recherche du Canada de niveau 1 en 2004. Signalons enfin que Claude Panaccio a été l’un des fondateurs de la Société de Philosophie du Québec, dont il fut un pilier pendant la première décennie de son existence, et qu’il a été aussi le directeur francophone de Dialogue, la revue de l’Association Canadienne de Philosophie, de 1991 à 2003.

La Société royale du Canada
Rappelons que la Société royale du Canada est le principal organisme regroupant d’éminents scientifiques, chercheurs et gens de lettres au Canada. Elle est composée de près de 1 800 membres, hommes et femmes recrutés à travers tout le pays et choisis par leurs pairs pour leurs réalisations exceptionnelles en arts et en sciences.

On peut consulter la liste des professeurs de l’UQAM qui sont membres de la Société royale du Canada.