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Les coulisses de la diplomatie

Par Pierre-Etienne Caza

30 novembre 2009 à 0 h 11

Mis à jour le 17 avril 2015 à 15 h 04

La Faculté de science politique et de droit participera pour une neuvième année à la Simulation des Nations Unies, le printemps prochain à New York. Puisque la simulation se veut un exercice de diplomatie calqué sur les travaux des divers comités de l’ONU, chaque équipe représente un pays. Cette année, l’équipe de l’UQAM a obtenu son premier choix : la Libye! «La faculté a toujours représenté des États aux positions marquées, comme Cuba, l’Iran ou le Brésil, souligne Lukas DiBlasio-Brochard, qui a participé à la simulation en 2008 et qui agit aujourd’hui à titre de coordonnateur de l’équipe, aux côtés du chargé de cours David Morin. La Libye est un pays intéressant, car elle préside cette année l’Union africaine et l’un de ses représentants préside également l’Assemblée générale de l’ONU, en plus de faire partie du Conseil de sécurité.»

À trois reprises au cours des quatre dernières années, l’équipe qui a représenté la faculté y a obtenu la plus haute distinction – le Outstanding Delegation Award. Cette année, les étudiants ont accepté de vivre l’aventure sous l’œil attentif d’une caméra.

C’est la productrice Isabelle Grégoire, des films JAD, qui a approché l’UQAM et les organisateurs de la Simulation des Nations Unies afin de réaliser un documentaire sur la diplomatie. «Dans les médias, nous ne voyons de la diplomatie que la signature de traités ou de conventions, explique Mme Grégoire. Notre projet est de montrer les rouages de la diplomatie à travers le parcours des étudiants.» Son équipe de tournage, composée d’un réalisateur, d’un caméraman et d’un preneur de son, sera présente à toutes les étapes, incluant les cours de préparation (il s’agit d’une activité créditée qui s’échelonne sur deux trimestres), les activités de financement et, bien sûr, la simulation.

Le documentaire sera axé sur l’aventure humaine que représente la simulation. «Il mettra en parallèle l’expérience des étudiants et celle de diplomates aguerris, habitués aux coulisses de l’ONU, lesquels seront interviewés plus tard», précise Isabelle Grégoire. Le réseau TV5 (ainsi que Canal Savoir par la suite) ont accepté de diffuser le documentaire, qui devrait être terminé en décembre 2010. D’ici là, des capsules donnant un avant-goût du produit final seront diffusées sur UQAM.tv.

La préparation

Chaque année, environ 60 à 70 étudiants de premier cycle soumettent leur candidature afin de prendre part à cette compétition internationale. Cette année, 20 étudiants ont été sélectionnés. «Les critères requis sont une bonne moyenne académique, une connaissance du système international et une maîtrise de la langue anglaise, car contrairement à ce qui se passe en réalité, il n’y a pas de traducteurs lors de la simulation. Tout s’y déroule en anglais», explique l’étudiant à la maîtrise en science politique Lukas DiBlasio-Brochard.

Pour se préparer à la simulation, les étudiants doivent d’abord en apprendre le plus possible sur la Libye et ses politiques, en lien avec les thématiques qui seront abordées lors de la simulation. «En parallèle, il y a un apprentissage de la diplomatie, explique Lukas DiBlasio-Brochard. Les étudiants doivent connaître les codes et les procédures, et savoir comment rédiger et livrer un discours en public.»

La simulation

La Libye participe cette année à neuf comités lors de la simulation, en plus de l’Assemblée générale. Le but de l’exercice de quatre jours? En arriver à la rédaction d’une résolution pour chaque thématique abordée au sein des comités. Ces résolutions doivent ensuite être adoptées par un vote à la majorité, au sein des comités, puis de façon symbolique lors de l’Assemblée générale.

La clé du succès? «Il faut se démarquer avec de bons discours au sein des comités, tout en s’assurant de représenter la Libye de façon crédible, souligne Lukas DiBlasio-Brochard. Il faut également démontrer une connaissance des procédures diplomatiques. C’est ce que j’appelle le théâtre de la diplomatie. En parallèle, il y a aussi des jeux de coulisses : des petits groupes de délégués se rencontrent hors des sessions formelles et tentent de nouer des alliances avec d’autres pays afin d’en arriver à des ententes sur les résolutions à adopter. C’est là que la vraie diplomatie est à l’œuvre.»

Les 192 pays membres de l’ONU sont représentés lors de cette simulation. La mention Outstanding Delegation Award est décernée aux 17 meilleures équipes.