L’équipe dirigée par le professeur Jean-François Giroux, du Département des sciences biologiques, a récemment reçu une subvention de plus de 650 000 $ pour un important projet de recherche visant à étudier les allées et venues des goélands, devenus si nombreux aujourd’hui qu’ils représentent une véritable nuisance publique pour de nombreuses municipalités.
Ce projet de recherche, subventionné par le Conseil de recherche en sciences naturelles et génie du Canada (CRSNG), Environnement Canada et des partenaires industriels et privés, compte également sur l’appui des villes de Terrebonne, Repentigny, Laval, Mascouche, Charlemagne, St-Hippolyte, Ste-Sophie, Ste-Anne-des-Plaines et St-Lin-des-Laurentides.
Situation actuelle
Dans la région de Montréal, plus de 80 000 couples de goélands à bec cerclé (Larus delawarensis) nichent sur quatre îles situées dans le fleuve St-Laurent. La mauvaise habitude des citoyens de nourrir les goélands, l’augmentation des déchets et une gestion inadéquate des lieux d’enfouissement techniques (LET) dans les années 80 ont contribué à l’accroissement exponentiel de plusieurs populations de ces oiseaux, tant en Europe qu’en Amérique du Nord.
Pour les éloigner, les LET doivent maintenir des programmes d’effarouchement coûteux. Malheureusement, bien qu’à première vue efficace, cette stratégie ne résulte, dans les faits, qu’en un déplacement des oiseaux vers d’autres milieux. Les chasser de leurs sites habituels de nidification n’est pas non plus une solution puisqu’ils auront tout simplement tendance à adopter d’autres lieux, par exemple des toits plats. De plus, en se rendant vers leurs sites d’alimentation, les goélands volent au-dessus des zones résidentielles, sur lesquelles ils laissent tomber leurs fientes, causant un désagrément pour les citoyens qui réclament des mesures de contrôle. Enfin, après la saison de reproduction, les goélands se dispersent en adoptant souvent des lacs comme dortoirs, causant des risques de contamination bactériologique.
L’établissement d’un plan de gestion pour une espèce comme le goéland à bec cerclé ne peut se faire sans une connaissance approfondie de son écologie. Or, il existe peu d’information sur la distribution, les mouvements, les habitats utilisés et la dynamique des populations de goélands.
Le projet de recherche
L’objectif général du projet de recherche de l’équipe du professeur Giroux est d’étudier le comportement de quête alimentaire et la dynamique de ces populations de goélands vivant en milieu urbain et péri-urbain, dans une perspective de gestion intégrée. Pour ce faire, les chercheurs étudieront les oiseaux de deux colonies en utilisant une nouvelle technologie basée sur un GPS miniature. Celle-ci leur permettra de déterminer les mouvements des goélands, leur distribution et les processus impliqués dans la recherche de nourriture. Jean-François Giroux et ses collaborateurs évalueront également l’ampleur des problèmes ainsi que les différents scénarios de contrôle de la population et compareront l’efficacité des mesures d’effarouchement.
Les résultats de ce projet de recherche, qui s’étendra sur une période de trois ans, serviront par la suite au Service canadien de la faune d’Environnement Canada pour préparer un plan de gestion visant à trouver des solutions au problème des goélands en milieu urbain et péri-urbain.
Les collaborateurs et partenaires
Les collaborateurs de Jean-François Giroux dans ce projet sont les professeurs Luc-Alain Giraldeau et David Bird du Département des sciences biologiques, Laurent Lepage de l’Institut des sciences de l’environnement de l’UQAM, Gilles Gauthier de l’Université Laval et Marc Bélisle de l’Université de Sherbrooke. Cette subvention permettra également à cinq étudiants de maîtrise et deux doctorants de travailler sur le projet.
Mentionnons enfin que ce projet de recherche est mené en partenariat avec d’importants partenaires industriels (BFI Usine de triage de Lachenaie, Waste Management Québec Inc.), privés (Chamard et associés Inc., Services Environnementaux Faucon Inc., ICI Environnement Inc.) et gouvernementaux (Service canadien de la faune d’Environnement Canada).