Le 2 juillet dernier, on lançait au Complexe des sciences Pierre-Dansereau de l’UQAM les jardins du CRAPAUD (Collectif de recherche en aménagement paysager et en agriculture urbaine durable), une initiative étudiante. Composés de divers îlots thématiques, les jardins sont situés derrière le pavillon Sherbrooke, entre le pavillon Président-Kennedy et l’Agora Hydro-Québec, de même que sur les terrasses du 5e étage du pavillon Président-Kennedy et du 6e étage du pavillon de Design au campus central. Ils comprennent notamment des plantes médicinales, des fleurs comestibles, des fines herbes, des petits fruits, des plantes potagères oubliées et un jardin amérindien rappelant les techniques d’agriculture traditionnelles.
Certains îlots des jardins rendent hommage au professeur Armel Boutard, décédé le 27 août 2008. Physicien et éducateur environnemental, M. Boutard avait créé le certificat en sciences de l’environnement de l’UQAM.
Les jardins du CRAPAUD ont fait l’objet d’une entente entre le Service des immeubles et de l’équipement, responsable de l’entretien horticole du campus, les Services de la vie étudiante, responsable des liens avec les associations étudiantes et le Comité institutionnel d’application de la politique environnementale (CIAPE) qui encadre les initiatives environnementales à l’UQAM. Les jardins représentent pour la communauté un projet horticole à haute valeur environnementale tant par ses aménagements que par ses techniques de travail. Il sert également de vitrine en matière de développement durable et vise à améliorer le cadre de vie universitaire.
Parrainé par le GRIP-UQAM, le CRAPAUD a comme mission de promouvoir, par la recherche, la sensibilisation, la réappropriation et l’action, une agriculture, un aménagement et un entretien paysager respectueux de l’environnement utilisant le jardin urbain et le compostage en milieu institutionnel comme laboratoire expérimental d’éducation populaire. Dénonçant l’hégémonie végétale de la pelouse, la mécanisation polluante de l’entretien paysager, le coût environnemental exorbitant relié au transport de la main d’œuvre et de la disposition des matières résiduelles et l’omniprésence des espaces bétonnés, le CRAPAUD tend à diversifier l’aménagement paysager des milieux institutionnels par des plantes comestibles indigènes.
Oeuvrant à l’UQAM, le CRAPAUD se fait un devoir d’engager des étudiants à des fins de stages, de recherche ou d’emplois d’été rémunérés. La localisation est ainsi au cœur du projet, diminuant du coup les coûts de transport associés à la disposition des matières résiduelles par le compostage sur les lieux, en augmentant la production alimentaire en ville et en s’approvisionnant de produits et services de proximité. Mobilisant également la communauté environnante, le CRAPAUD se veut ouvert sur les différentes possibilités de partenariat avec des organismes à but non lucratif oeuvrant dans les quartiers avoisinants sur les causes environnementales et sociales.