Toutes les universités québécoises se sont alliées pour mettre en oeuvre la campagne de promotion de la formation et de la recherche universitaires lancée ce printemps par la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec (CREPUQ). Sous le thème Il faut le savoir, cette campagne se déploie actuellement à l’échelle du Québec dans de nombreux quotidiens et magazines, ainsi que dans les diverses publications et sites Web des universités. «C’est la première fois que tous les établissements universitaires s’entendent sur un projet de campagne promotionnelle, souligne Daniel Hébert, directeur du Service des communications et membre du Comité de l’information et des relations publiques de la CREPUQ. Le conseil d’administration de la CREPUQ a donné son appui unanime à la campagne pour trois ans.»
Pourquoi une campagne pour faire la promotion du savoir? L’idée date de 2006. À l’époque, un sondage commandé par la CREPUQ et piloté par le Service des communications de l’UQAM est mené pour déterminer l’importance accordée à la formation et à la recherche universitaire dans l’opinion publique. Effectué par Léger Marketing, ce sondage demande aux gens quels sont les secteurs qui, outre la santé (on tient pour acquis qu’il s’agit de leur principal sujet de préoccupation), devraient constituer une priorité pour le gouvernement au cours des cinq prochaines années.
Les résultats sont décevants. Si l’éducation arrive en première place, avec 30 % des répondants qui croient que le gouvernement devrait en faire sa priorité, l’enseignement et la recherche universitaires ne récoltent qu’un maigre 6 % des appuis, loin derrière l’environnement. «Ces résultats nous ont fait prendre conscience du travail qui restait à faire pour sensibiliser le public à l’importance du savoir universitaire», déclare Daniel Hébert.
Titulaire de la Chaire de relations publiques et communication marketing et professeur à l’UQAM, Bernard Motulsky était directeur des Communications et du recrutement à l’Université de Montréal quand il a commencé à s’impliquer dans l’organisation de la campagne de promotion du savoir. «Compte tenu des efforts importants dont les universités ont besoin de la part de l’État, on s’est dit qu’il fallait absolument aller chercher un meilleur appui dans la population», renchérit celui qui agit aujourd’hui comme conseiller auprès du Comité de l’information et des relations publiques de la CREPUQ.
Un concept séduisant
L’agence Publicis, appelée à la rescousse, a proposé un concept qui a immédiatement séduit les membres du Comité. «L’idée est très simple, mentionne Bernard Motulsky. Au lieu d’essayer d’amener le savoir, en tant que sujet de préoccupation, au niveau de la santé, de l’éducation ou de l’environnement, on montre l’importance du savoir dans tous ces domaines. D’où notre slogan, Il faut le savoir.» Les publicités, qui présentent des diplômés universitaires en pleine action, interrogent le public : «Peut-on favoriser le développement durable sans le savoir?»; «Peut-on éduquer des millions d’enfants sans le savoir?»; «Peut-on sauver des milliers de vies sans le savoir?»
«Pour réussir à avoir un impact sur l’opinion publique, il faut miser sur une opération étalée sur au moins trois ans, poursuit Bernard Motulsky. On ne change pas les mentalités en trois mois. Mais l’idée, c’est de convaincre les Québécois que notre avenir passe par le savoir.»
Comme cet objectif ne concerne pas seulement les universités et compte tenu des moyens financiers limités des établissements, on a sollicité des partenaires extérieurs pour soutenir la campagne. Le gouvernement du Québec, Hydro-Québec et Sanofi Aventis, entre autres, ont offert une contribution financière au projet. Grâce aux 750 000 $ récoltés auprès des partenaires jusqu’à maintenant, on prévoit déjà pouvoir déployer la campagne dans les médias télévisés lors d’une seconde phase, l’année prochaine.