Pour l’ensemble de sa carrière consacrée au patrimoine culturel québécois, le professeur Laurier Lacroix, du Département d’histoire de l’art, a reçu le prestigieux Prix Gérard-Morisset 2008, l’un des onze Grands Prix du Québec. Rappelons que, chaque année, le gouvernement du Québec remet ces prix à des personnalités qui ont connu une carrière remarquable dans les domaines culturel et scientifique.
Laurier Lacroix a amorcé sa carrière de professeur à l’Université Concordia, en 1976, puis a joint les rangs de l’UQAM en 1988. Ses recherches ont surtout porté sur l’art au Québec et au Canada avant 1930, le dessin et la peinture en particulier. Parmi ses réalisations les plus marquantes, qui ont permis de rendre le patrimoine artistique québécois plus accessible, notons les expositions et catalogues François Baillargé, Peindre à Montréal entre 1915 et 1930, et les importantes rétrospectives consacrées aux peintres figuratifs Ozias Leduc et Suzor-Coté, précurseurs de la modernité culturelle au Québec.
Selon l’historien, les œuvres des artistes québécois du XIXe et du début du XXe siècle permettent de comprendre ce que nous sommes et d’où nous venons. Son intérêt pour cette période, il l’explique en partie par ses origines. «Je viens d’un milieu rural où la culture visuelle religieuse était très importante, ce qui m’a permis de la comprendre de l’intérieur», dit-il. Quand Laurier Lacroix fait ses études maîtrise et de doctorat, au début des années 1970, la formation universitaire accordait beaucoup d’importance à l’art moderne et contemporain, reléguant aux oubliettes des artistes comme Ozias Leduc et Suzor-Coté. «Aujourd’hui, nous sommes moins en rupture avec la dimension religieuse de notre identité et reconnaissons la valeur patrimoniale de ses symboles artistiques et esthétiques», souligne le chercheur.
Laurier Lacroix a aussi abordé certains aspects de l’art contemporain. «Les œuvres contemporaines qui m’intéressent sont celles qui s’inscrivent dans la tradition du dessin ou de la peinture, modes d’expression que je connais le mieux, précise-t-il. D’ailleurs, depuis le milieu des années 80, on observe un renouveau de la peinture et un retour à la figuration.»
Le professeur dirige actuellement une vaste recherche sur l’art en Nouvelle-France, aux XVIIe et XVIIIe siècles, période sur laquelle il ne s’est rien publié depuis 1976. «Je veux documenter la culture artistique visuelle en Nouvelle-France, tout ce qui a été importé et produit localement.»
À noter que le journal L’UQAM publiera une entrevue avec Laurier Lacroix dans son édition du 24 novembre prochain.
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