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Nouveau bac en musique : un programme haut de gamme

Par Claude Gauvreau

17 mars 2008 à 0 h 03

Mis à jour le 17 avril 2015 à 16 h 04

«La musique ne s’enseigne plus en smoking devant un piano à queue éclairé par des bougies», lance Guy Vanasse, un sourire en coin. Le professeur flûtiste parle avec enthousiasme du nouveau programme de baccalauréat en musique qui sera offert à compter de septembre prochain.

Entièrement repensé, le programme propose une vision contemporaine de la musique, branchée sur la réalité actuelle du milieu. Il comporte deux concentrations, enseignement et pratique artistique (classique ou populaire), en plus d’une majeure. «Nous voulons former des étudiants autonomes, créatifs et polyvalents, capables de réfléchir sur leur démarche, souligne celui qui dirige le Département de musique. C’est pourquoi nous avons conçu un programme gigogne qui prépare à la fois à une carrière musicale professionnelle, à une carrière en enseignement et à la poursuite d’études supérieures.»

Peu importe la concentration qu’ils choisiront, les étudiants pourront compter sur une variété d’installations, dont les salles de percussions classique et latine, la salle anéchoïque (sans écho), un studio d’enregistrement parmi les meilleurs à Montréal et la salle Pierre-Mercure du Centre Pierre-Péladeau, réputée pour son acoustique exceptionnelle.

La Commission des études avait demandé au Département de musique de prendre des mesures pour diminuer le nombre d’abandons et contrer le faible taux de fréquentation dans les anciennes concentrations musicologie et musicothérapie. «Il y a dix ans, 400 étudiants étaient inscrits en musique, contre un peu plus de 200 aujourd’hui», rappelle M. Vanasse.

Former des musiciens du XXIe siècle

Guy Vanasse et ses collaborateurs sont partis d’un rêve : former des musiciens du XXIe siècle. «La musique évolue constamment. Les jeunes musiciens touchent au multimédia, se frottent aux nouvelles technologies et s’associent avec des poètes ou des peintres. Ils font ce qui ne s’enseigne pas actuellement dans les écoles», soutient le professeur.

La concentration pratique artistique veut répondre aux attentes des étudiants intéressés tant par la musique classique que par la musique populaire. L’intérêt pour la musique populaire est grandissant et le programme vise à aborder tous les styles, que ce soit en composition, interprétation ou improvisation. «La frontière entre le classique et le populaire est de plus en plus poreuse, poursuit M. Vanasse, et les étudiants sont appelés à naviguer entre les deux univers, un peu comme l’Orchestre symphonique de Montréal qui organisait récemment un grand concert pour célébrer le Canadien de Montréal.»

Pour se préparer à affronter le marché du travail, les étudiants devront élaborer un projet de fin d’études en organisant une performance. Ils seront responsables de la conception du spectacle, du choix et de la réservation de la salle, du son, de l’éclairage et de la publicité.

Passerelle vers les cycles supérieurs

Les étudiants inscrits dans la concentration enseignement, contingentée à 50 personnes, pourront exercer au primaire, au secondaire, et même au collégial. «Avec les nombreux départs à la retraite, la demande dans les écoles est forte et le taux de placement est bon», souligne M. Vanasse.

La majeure en musique s’adresse par ailleurs aux étudiants qui cherchent une formation polyvalente. Ils pourront la compléter par un certificat dans une autre discipline, communication ou animation culturelle par exemple, pour ainsi obtenir un baccalauréat. Ceux intéressés par la musicothérapie pourront même combiner leur majeure avec un certificat en psychologie.

Les projets sont nombreux sur la planche à dessin du professeur Vanasse. «Nous avons embauché dernièrement des professeurs et chargés de cours spécialisés en pédagogie musicale et instrumentale qui développeront des axes de recherche centrés sur l’utilisation des nouvelles technologies dans l’enseignement de la musique.» Le baccalauréat n’est plus une fin en soi et préparera à des études aux cycles supérieurs, comme le nouveau DESS en musique de films ou le doctorat en études et pratiques des arts. «Nous souhaitons transmettre à nos étudiants une culture générale solide qui nourrira leur démarche créatrice», conclut Guy Vanasse.