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Neuvième recteur de l’UQAM

Par Angèle Dufresne

7 janvier 2008 à 0 h 01

Mis à jour le 17 avril 2015 à 16 h 04

Le nouveau recteur ne semble pas avoir froid aux yeux ou peur des mots. Son dernier cours de la session d’automne au Département de science politique a porté entre autres sur Machiavel, défenseur d’une «politique de l’énergie et de la volonté», affirme-t-il pince-sans-rire.

À l’instar du philosophe de la Renaissance italienne qui cherchait à guérir l’Italie des deux plaies qui la rongeaient – les guerres internes et la politique papale, génératrices des misères du peuple et de la faiblesse du pays – le nouveau recteur s’est donné pour mission de «faire sauter l’embâcle» pour remettre l’UQAM sur ses pieds, et ceci, «sans prolonger indûment la souffrance». Contrairement au conseiller de Laurent de Médicis, il n’a pas l’intention d’user de ruse politique pour arriver à ses fins. M. Corbo entrevoit plutôt le début de son mandat et la tâche qui l’attend avec la sérénité, l’humilité et la détermination qui le caractérisent.

Des balises claires

«Le plan d’action que j’ai mis de l’avant au cours de la consultation, j’ai l’intention de le réaliser entièrement. J’ai pris l’engagement de réorganiser la direction. Je compte dire les choses telles que je les vois et envoyer des messages clairs, affirme-t-il avec vigueur. Je me mentirais à moi-même si je devais pratiquer autre chose qu’une politique de la transparence et de l’honnêteté.»

Reconnaissant de la confiance que lui a accordée la communauté universitaire lors de la consultation, il l’assure en retour que «l’UQAM va s’en tirer, qu’elle va connaître à nouveau de très belles années».

Où puise-t-il ce bel optimisme? Les deux rapports préliminaires déposés au cours de l’automne – ceux du Vérificateur général et de la firme comptable PriceWaterhouseCoopers – montrent, selon le nouveau recteur, que si l’UQAM consent les efforts voulus à l’interne, d’autres efforts suivront à l’externe pour l’aider à se tirer d’affaire. «Nous devons faire les premiers pas. Les choses seront difficiles pendant un certain temps, mais nous ne resterons pas dix ans dans l’incertitude.»

Par ailleurs, le rapport de PWC établit des comparaisons entre les universités qui permettront d’établir hors de tout doute que l’UQAM ne récolte pas sa juste part des investissements gouvernementaux. Tous les indicateurs présentés par la firme comptable le prouvent et ce qui est intéressant cette fois-ci, c’est que ce n’est pas l’UQAM qui le dit et le répète, mais bien une firme externe.

Gestes inauguraux

Le nouveau recteur n’attendra pas les rapports finaux des experts et sages, qui devraient être déposés en février ou mars, pour imprimer sa marque. Interrogé à savoir s’il préparait une adresse inaugurale en janvier, il a répliqué : «Je ne prépare pas de discours, mais bien des gestes inauguraux. Les premiers 100 ou 120 jours seront décisifs.» Il a perçu beaucoup de manifestations de soutien au cours de la consultation, il a été critiqué également, avoue-t-il, mais il a énormément appris sur les problèmes et le climat de l’établissement et se dit prêt à agir.

Il est confiant que les syndicats consentiront certains ajustements pour garantir la sécurité à long terme de leurs membres.

Prof jusqu’au bout

Au moment de sa rencontre avec le journal à la mi-décembre, il devait encore faire passer les examens finaux à ses étudiants, les corriger et remettre ses notes. Un étudiant est venu frapper à sa porte pour lui parler, avant la fin de l’entrevue. Il est conscient qu’il ne pratiquera sans doute plus ce beau métier qu’il aime par-dessus tout, mais son attachement à l’UQAM est indéfectible!